Sommes-nous exposés au Radon en France ?
Le radon est un descendant de l’uranium. C’est un gaz radioactif qui se dégage naturellement du sol. Souvent assimilé à un risque, il est pourtant d’ordinaire plutôt faible. Pour s’y retrouver, l’IRSN propose une carte pour déterminer le potentiel de concentration en radon de chaque commune en France.
Nous sommes tous exposés au quotidien à des sources de radioactivité naturelle. Les rayons cosmiques qui traversent constamment notre atmosphère en sont les principaux. Des éléments radioactifs dans le sol, comme l’uranium, émettent aussi de petites quantités de radiations. Un autre exemple est le radon, un gaz radioactif qui se forme naturellement et peut s’accumuler dans les maisons. En France, le suivi de ce gaz est très précis pour s’assurer qu’il ne crée pas de risque pour la santé des habitants.
Le radon et ses risques
Le radon (Rd 222) est un gaz radioactif, incolore et inodore, qui se forme naturellement par décroissance radioactive du radium 226, lui-même issu de l’uranium 238. Sa demi-vie étant de 3,8 jours, il disparaît relativement vite. Sous cette forme, le gaz peut présenter un danger, lors de son inhalation, en augmentant le risque de contracter un cancer des poumons.
Par ailleurs, lorsque le radon se désintègre à son tour (voir sur l’image ci-dessous), il forme des éléments radioactifs solides qui ont la caractéristique de pouvoir se fixer à des poussières et/ou des aérosols et peuvent aussi affecter les voies respiratoires.
Le risque de cancer augmente proportionnellement à l’exposition cumulée tout au long de sa vie.
Image : Chaîne de désintégration radioactive de l’U238 jusqu’au Rd222, puis ses descendants. Source : IRSN
Le radon peut se loger dans tous types d’environnement : eau, sol et air. C’est toutefois dans ce dernier qu’il peut présenter le plus de risque pour l’Homme.
Dans les milieux aquatiques, on le retrouve naturellement à la fois dans les eaux souterraines et dans celles en surface. Pour autant, le radon (et ses descendants) se dilue très facilement dans ce milieu, s’il n’y a pas de facteurs qui empêchent son dégazage, et présente donc un risque très faible lors de l’ingestion.
Dans l’air, le principal danger lié au radon est lorsqu’il s’accumule dans des lieux confinés tels que les grottes, les caves, dans certains bâtiments, etc. Les anciens travailleurs dans les mines étaient les plus soumis au risque radon. L’architecture, le type de matériaux et l’ancienneté des bâtiments sont des facteurs qui peuvent influencer sa concentration (évaluée en Bq/m³). En extérieur, le radon monte à des concentrations aux alentours de quelques dizaines Bq/m3 en moyenne et ne présente donc pas de danger. La limite fixée par l’OMS est de 300 Bq/m3 en moyenne.
Situation en France
Naturellement, cet élément radioactif est majoritairement présent dans les zones avec une forte présence d’uranium 238 dans les couches géologiques en profondeur. C’est notamment le cas dans les zones granitiques comme en Bretagne ou dans certaines régions du centre de la France. On le retrouve aussi dans certaines formations sédimentaires ou métamorphiques telles que les schistes.
L’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) met à disposition une carte du territoire français illustrant le potentiel d’exposition de chaque commune au gaz radon. Cette carte a été élaborée en prenant en compte à la fois les couches géologiques en profondeur, et donc leurs facultés à produire du radon, ainsi que les éléments géologiques qui pourraient faciliter son transport (les failles, les cavités aquifères, etc.).
Trois catégories permettent de déterminer le niveau d’exposition de chaque commune. La catégorie orange correspond à celle à laquelle il faut accorder le plus de vigilance. À la fin du siècle précédent, l’IRSN avait mené une campagne de mesure du radon de grande ampleur sur toute la France : plus de 40 % des bâtiments situés sur la zone orange dépassaient les 100 Bq/m3 et plus de 10 % excédaient les 300 Bq/m3.
Aujourd’hui, il existe de nombreux moyens pour contourner une éventuelle exposition au radon dans son habitation. Cela passe, d’une part, par une évaluation sur une période donnée de la concentration en radon grâce à des dosimètres et, d’autre part, par la réalisation de travaux d’étanchéité et de ventilation, dans le cas d’une radioactivité élevée, qui permet de réduire, voire d’éliminer le risque. ■