Le nucléaire, une solution contre le changement climatique - Sfen

Le nucléaire, une solution contre le changement climatique

Synthèse

Pour atteindre ses objectifs climatiques, le monde devra réduire drastiquement sa consommation d’énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole), fortement émettrices de CO2. Il aura pour cela besoin de toutes les énergies bas-carbone mobilisables à grande échelle, dont le nucléaire. Grâce au nucléaire et aux renouvelables, la France bénéficie déjà d’une électricité bas-carbone, sur laquelle elle peut compter pour réduire ses émissions dans les transports et l’habitat.

En 2018, les énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) très émetteurs de CO2, représentaient encore 64%1 de la production mondiale d’électricité. La France est une exception : elle se repose sur une combinaison d’énergie nucléaire et d’énergies renouvelables (hydroélectricité en particulier) pour son électricité.
D’après une étude BVA de 2019, beaucoup de Français ne savent pas que le nucléaire émet peu de CO2. Et pourtant, grâce au nucléaire, La France est le pays le moins émetteur de CO2 par habitant des pays industrialisés du G7.

Le monde est en situation d’urgence climatique  

L’accord de Paris de 2015, signé par l’ensemble des pays du monde, vise à contenir d’ici à 2100 le réchauffement climatique en dessous de 2°C, voire 1,5°C. Le GIEC (Groupement International des Experts du Climat) indiquait que, pour rester en deçà de 1,5°C2, le monde devait réduire très fortement ses émissions de des gaz à effet de serre, et en particulier sa consommation d’énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole), très émettrices de CO2. L’objectif est de parvenir d’ici à 2050 à la « neutralité carbone » ou « zéro émissions nettes » : autrement dit, il faudra à cette date cesser de rejeter dans l’atmosphère plus de CO2 qu’on ne peut en retirer.

Pour parvenir à réduire suffisamment les émissions, le Président du GIEC, Mr Hoesung Lee, indiquait3 que, pour réduire les émissions dans le secteur énergétique il faudrait mener trois grandes stratégies simultanément :

  • Faire des efforts d’efficacité énergétique, c’est-à-dire consommer moins d’énergie à service identique
  • Electrifier les usages, comme par exemple remplacer les voitures à essence par des voitures électriques
  • Substituer aux énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole), des énergies dites « bas-carbone » dans la production de l’électricité.

Ceci représente une rupture très forte : les énergies fossiles représentaient en 2018 encore 64%3 de la production mondiale d’électricité.

L’énergie nucléaire est une source de production d’électricité bas-carbone 

Pour comparer les énergies entre elles, on utilise la méthode de l’Analyse du Cycle de Vie (ACV), qui fait l’objet d’un consensus international et est systématiquement utilisée, toutes industries confondues, pour faire le bilan environnemental d’un produit ou d’un service.

Le GIEC a réalisé, à l’occasion de son rapport de 2014, une synthèse des études ACV disponibles pour toutes les énergies. Il établit le bilan médian gaz à effet de serre du nucléaire à 12g de CO2/kWh. La réaction de fission ne produit pas de CO2. Aussi les émissions sont-elles essentiellement indirectes, générées lors de la construction des centrales, la fabrication de leur combustible (mines, enrichissement), leur démantèlement et la gestion des déchets. Les émissions du cycle de vie de l’énergie nucléaire sont comparables à celles du kWh éolien, inférieures à celui du kWh photovoltaïque, et très largement inférieures à celles du kWh gaz et du kWh charbon.

En France, les émissions du cycle de vie sont considérées comme encore inférieures, car l’étape de l’enrichissement de l’Uranium, dans l’usine d’Orano GB2 au Tricastin, est réalisée à partir d’électricité bas carbone : elles sont évaluées par l’ADEME à 6g CO2/kWh5.

92%
C'est le pourcentage des énergies bas-carbone dans l’électricité
Source : RTE, 2019

La France, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, bénéficie déjà d’une électricité quasiment décarbonée 

La situation française est aujourd’hui exceptionnelle : les énergies bas-carbone (nucléaire et renouvelables) représentent déjà plus de 90% de la production d’électricité6 avec au final des émissions moyennes sont inférieures à 50g/kWh7. Par comparaison les émissions moyennes sont de l’ordre de 400g/kWh pour l’Allemagne et 260g/kWh pour l’Italie.

Afin de continuer à réduire ses émissions, et atteindre ses objectifs de neutralité carbone d’ici 2050, la France doit désormais réduire sa consommation de pétrole et de gaz dans les secteurs qui en consomment beaucoup, en particulier le transport et l’habitat. L’électricité bas-carbone offre déjà aujourd’hui des solutions prometteuses pour de nombreux usages (mobilité, froid, chaleur, objets connectés). Ces solutions sont à la fois simples à utiliser au quotidien et apportent souvent des bénéfices de confort supplémentaire, susceptibles de favoriser leur adoption. Le gouvernement prévoit ainsi, dans sa Stratégie Nationale Bas Carbone, qui table sur une réduction de la consommation d’énergie totale de 40% d’ici 2050 par rapport à 2015, et prévoit en même temps une hausse de la consommation d’électricité de 30%.

Pour décarboner l’électricité au niveau mondial en 2050, on a besoin de toutes les solutions bas-carbone, y compris le nucléaire

D’après l’AIEA, l’énergie nucléaire a permis déjà d’éviter depuis 1970 l’équivalent de 30Gt de CO2, soit cinq années d’émissions du secteur électrique. Elle est aujourd’hui la première source d’électricité bas-carbone dans l’OCDE.

Comme le soulignait le Directeur général de l’AIE, Fatih Birol7 « nous devons regarder toutes les technologies propres. Le solaire et l’éolien sont importantes. Mais nous pensons que le nucléaire et le captage et le stockage du carbone (CCS) sont aussi importantes. Nous ne pouvons avoir le luxe de choisir notre technologie préférée ».

Ainsi, dans la très grande majorité des trajectoires étudiées par le GIEC8 permettant de contenir la hausse de la température globale à 1,5°C à l’horizon 2100, le nucléaire contribue aux efforts de décarbonation de l’électricité, avec des variations allant d’une diminution jusqu’à une multiplication de la production nucléaire par 10.

Les scénarios9 de référence de la Commission européenne publiés en décembre 2018 confirment que la combinaison du nucléaire et des renouvelables sera le socle d’un mix énergétique décarboné en 2050. A cet horizon, le nucléaire représente alors environ 18% du mix électrique européen.

1 AIE
2 GIEC, SR1.5 Octobre 2018
3 AIEA conférence « Climate Change and Nuclear Power” Octobre 2019
4 AIE
5 Base carbone de l’ADEME
6 RTE
7 The European Power Sector 2019, Agora Energiewende
8 Discours AIEA, Vienne – Octobre 2019
9 https://ec.europa.eu/energy/en/data-analysis/energy-modelling

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