Sait-on démanteler les centrales nucléaires ?
Au début des années 1990, les pratiques internationales étaient de privilégier le démantèlement d’une centrale nucléaire en mode différé, pour permettre la décroissance naturelle de la radioactivité de l’installation et donc faciliter son démantèlement. Une nouvelle méthode, inscrite dans la loi et promue par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), impose désormais que le démantèlement soit réalisé dans un temps aussi court que possible pour maintenir les compétences et transmettre la mémoire des installations. Actuellement, neuf anciens réacteurs de production d’électricité sont en cours de démantèlement en France (ex : Brennilis en Bretagne).
On sait démanteler les réacteurs de la technologie utilisée pour notre parc nucléaire actuel, les réacteurs à eau pressurisée. Ainsi le réacteur de Main Yankee aux Etats-Unis a été totalement démantelé. En France, le chantier de démantèlement du réacteur de Chooz A dans les Ardennes, démarré en 2007, est conforme au planning et au budget. Son achèvement est prévu en 2022. Ces chantiers sont très réglementés, afin de réduire l’impact environnemental et d’assurer la sécurité des intervenants, et prennent en moyenne 15 ans, après la délivrance du décret d’autorisation. L’enjeu n’est pas la faisabilité, mais les moyens d’optimisation des opérations pour gagner en efficacité.
Pour les trois autres technologies de réacteurs, qui sont en démantèlement aujourd’hui, un certain nombre de verrous technologiques ont été franchis ; d’autres défis font l’objet de programmes de R&D.