[Série EPR Flamanville] Les sources de neutrons montées dans le cœur du réacteur

Dans une vidéo publiée par Alain Morvan, directeur du projet EPR de Flamanville, on découvre une étape importante du futur réacteur français : l’arrivée des crayons sources primaires destinés à initier la réaction nucléaire. Ceux-ci ont été soudés aux grappes sources primaires par les équipes de Framatome. Les grappes de commande ont également été insérées à l’intérieur des assemblages combustibles.
Dans quelques semaines, le combustible sera chargé dans l’EPR de Flamanville. D’ici là, de nombreuses étapes sont encore à franchir. L’une d’entre elles, majeure, a eu lieu tout début février avec l’arrivée et le montage des grappes sources. Il s’agit de l’insertion d’une source de neutrons dans le cœur afin de générer un flux neutronique suffisant au démarrage du réacteur. Cela permet en particulier une mesure fiable du flux et de ses évolutions par l’instrumentation, une fonction essentielle à la sûreté.
Alain Morvan, Directeur du projet Flamanville 3 d’EDF, raconte sur LinkedIn : « La semaine dernière, c’est une autre activité clé qui s’est soldée dans le cadre de la préparation au chargement. Il s’agissait de la fin de montage des grappes sources primaires, qui vérifient le bon fonctionnement des chaines de surveillance du flux neutronique du cœur du réacteur, lorsque ce dernier sera chargé. Le camion qui contenait les 3 crayons sources primaires de 4 mètres de long emballés dans une capsule de 7 tonnes était très attendu par les équipes. Pour se préparer à manutentionner cette charge importante, le personnel a suivi une formation et un entrainement spécifique pendant plusieurs jours. Avant de débuter le soudage, un essai à blanc a été mené afin de réaliser la cinématique d’extraction et de mise en eau avec un assemblage postiche. À l’issue de l’entrainement, les méticuleux soudeurs de Framatome ont soudé les crayons aux grappes sources primaires, une action pointilleuse et délicate qui a été parfaitement réalisée ! Je tiens à féliciter et remercier les équipes du pôle combustible EDF pour le pilotage de cette opération millimétrée et le pôle prévention des risques pour avoir assuré la sécurité sur l’ensemble de la zone ».
89 grappes de commande
Le post est accompagné d’une vidéo montrant l’arrivée de ce massif conteneur métallique, de sa manutention et de la mise en place des grappes sources. Alain Morvan fait aussi le point sur d’autres jalons importants connus par le futur réacteur français. Il explique que « ont été insérées 89 grappes de commande à l’intérieur des assemblages combustibles. Elles ont un rôle essentiel en matière de sûreté lorsque le réacteur sera en service, car elles stoppent la réaction nucléaire lorsqu’un ordre d’arrêt automatique de l’installation est nécessaire, et elles régulent le niveau de puissance du réacteur selon leurs hauteurs d’insertion dans le cœur du réacteur ».
Fin janvier, à l’occasion de ses vœux à la presse, Bernard Doroszczuk faisait le point sur le calendrier annoncé par EDF pour l’EPR de Flamanville, à savoir un chargement fin mars pour une divergence avant l’été. « C’est possible, mais c’est très tendu, il n’y a aucune marge, notamment si EDF n’apporte pas les derniers éléments que nous avons demandés », assurait-il, tout en évoquant la préparation des documents pour passer des équipes de construction aux équipes d’exploitation, les attestations de conformité de certains équipements sous pression ou encore la tenue de l’ultime consultation publique sur la mise en service du réacteur. ■
Par Ludovic Dupin (Sfen)
Image : Extrait de la vidéo des montages des grappes sources sur l’EPR de Flamanville – ©EDF
Retrouvez tous les épisodes de la série :
Les sources de neutrons montées dans le cœur du réacteur
Le chargement en combustible fin mars est possible mais sans marge (ASN)
Participez à la nouvelle consultation publique avant le démarrage de l’EPR de Flamanville