[Série EPR Flamanville] Le chargement en combustible fin mars est possible mais sans marge (ASN) - Sfen

[Série EPR Flamanville] Le chargement en combustible fin mars est possible mais sans marge (ASN)

Publié le 30 janvier 2024 - Mis à jour le 6 février 2024
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À l’occasion de ses vœux à la presse, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a assuré que l’ambition d’un chargement en combustible de l’EPR de Flamanville fin mars est possible, même si le calendrier est extrêmement « tendu ». Il a par ailleurs globalement estimé que le niveau de sûreté du parc a été satisfaisant en 2023.

Selon le calendrier donné par EDF, le combustible de l’EPR de Flamanville devrait être chargé en mars, en vue d’une divergence avant l’été. Mais il reste encore beaucoup de travail administratif à finaliser a assuré l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le 30 janvier 2024.  « C’est possible, mais c’est très tendu, il n’y a aucune marge, notamment si EDF n’apporte pas les derniers éléments que nous avons demandés », a expliqué Bernard Doroszczuk, président de l’ASN.

Il évoque plusieurs points importants comme la préparation des documents pour passer des équipes de construction aux équipes d’exploitation, les attestations de conformité de certains équipements sous pression ou encore la tenue de l’ultime consultation publique sur la mise en service du réacteur. Cette dernière doit se dérouler sur une période minimum d’un mois.

Une fois le combustible chargé, l’EPR sera mis en service avant l’été avec une montée en puissance par paliers, accompagnée d’étapes de vérifications des performances du réacteur. Celui-ci atteindra sa puissance nominale à l’horizon de la fin de l’année 2024.

Une sûreté satisfaisante

Outre le sujet de l’EPR de Flamanville, l’ASN a attesté que « la sûreté nucléaire et la radioprotection s’étaient maintenues à un niveau satisfaisant » en 2023. La stratégie d’EDF concernant le phénomène de corrosion sous contrainte est jugée « appropriée ». Tandis que la tension s’est abaissée sur les installations du cycle du combustible, en particulier les enjeux de stockage de combustibles usés, grâce aux meilleures performances de l’usine Melox.

L’ASN souligne trois points de vigilance. Premièrement, elle appelle les exploitants à identifier les risques d’aléas et de vieillissement des installations lié à la volonté d’exploiter « les réacteurs de puissance pour un fonctionnement jusqu’à 60 ans, que les installations du cycle du combustible pour un fonctionnement jusqu’à, ou au-delà, de l’horizon de 2040 fixé par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ». [Découvrez notre dossier sur le sujet : 50 ans et au delà… En route vers l’exploitation à long terme]

Deuxièmement, « L’engouement suscité par les réacteurs innovants (SMR / AMR) qui présentent des caractéristiques intrinsèques de sûreté potentiellement prometteuses ne doit pas éluder les questions techniques et sociétales qu’ils soulèvent », déclare l’ASN. Bernard Doroszczuk évoque en particulier le travail à mener concernant l’acceptabilité de l’implantation de réacteurs en dehors de sites nucléaires pour faire bénéficier à des sites industriels de chaleurs et de vapeurs bas carbone.

Troisièmement, « Les nombreux projets envisagés dans le nucléaire imposent un effort exceptionnel en matière de compétences, de conduite de projets et de rigueur industrielle qui impacte l’ensemble de la filière ». Bernard Doroszczuk évoque des manques de rigueurs industrielles, parfois lié au fait que les fournisseurs de deuxième ou troisième rang n’ont pas toujours la connaissance des exigences de sûreté et réglementaires liées au domaine nucléaire. ■

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