[Série d’été 6/9] L’énergie nucléaire dans la culture : Nucléum

Le nucléaire est une source d’inspiration majeure. Si l’aspect militaire a alimenté de nombreux films de science-fiction, de jeux vidéo, de Comics, le nucléaire civil a su bien souvent tirer son épingle du jeu, laissant une empreinte indélébile dans notre imaginaire collectif, que ce soit pour illustrer sa beauté ou ses promesses pour l’avenir. Cet été 2024, la RGN vous a sélectionné quelques exemples. Et aujourd’hui, penchons-nous sur le Jeu de société Nucleum.
Plongez dans un univers alternatif du XIXe siècle avec ce jeu de plateau se déroulant dans un monde en pleine révolution industrielle, rendu possible grâce aux découvertes d’Elsa von Frühlingfeld, une scientifique visionnaire. Elle explore les propriétés de l’uranium pour créer un nouveau mode de production d’énergie, appelé « atomisation ». Ce processus alimente des moteurs en chauffant de l’eau, introduisant des concepts familiers dans le monde réel.
Destiné à 1 à 4 joueurs, ce jeu offre une expérience de 2 à 3 heures où les participants incarnent des industriels en plein essor industriel. La stratégie et la gestion des ressources sont cruciales pour remporter la victoire. Vous devrez gérer des mines d’uranium, développer un réseau d’infrastructure, honorer des contrats, développer des technologies et urbaniser votre territoire tout en alimentant vos installations.
Une représentation ambivalente de l’énergie nucléaire
La couverture du jeu attire immédiatement l’œil avec une représentation fantaisiste d’une centrale nucléaire, où l’uranium est dépeint sous forme liquide. Le graphisme évoque les clichés popularisés par la série Les Simpson, où les déchets radioactifs apparaissent comme un liquide vert s’écoulant de gigantesques conteneurs, fûts et tuyaux, offrant une vision du nucléaire comme une énergie volatile et incontrôlable. La couleur verte, souvent associée à l’énergie nucléaire, trouve ses racines dans l’ouraline, ou « verre d’uranium », produite dès le XIXe siècle. Ce matériau, célèbre pour sa fluorescence verte sous lumière ultraviolette, a contribué à l’association symbolique entre cette teinte et l’uranium, et par extension, avec l’énergie nucléaire.
Cependant, le jeu ne se limite pas à ces clichés. Au-delà de l’esthétique de la boîte, il illustre la capacité de l’uranium à produire une grande quantité d’énergie à partir d’un simple petit cube vert, que l’on place sur le plateau de jeu. En contraste, le charbon est représenté par des wagons de train, soulignant la densité et le volume nécessaires pour produire la même quantité d’énergie. Les joueurs peuvent choisir d’alimenter leurs bâtiments soit avec du charbon, soit avec de l’uranium, ce dernier offrant une capacité de production énergétique bien supérieure.
Un terrain de jeu productiviste
Dans ce jeu de plateau captivant, l’objectif principal est de maximiser vos points dans une société résolument productiviste. Les joueurs sont immergés dans la gestion d’un espace industriel limité, où chaque décision compte pour développer une infrastructure énergétique efficace. Le jeu exige une planification minutieuse et une optimisation rigoureuse des ressources humaines, monétaires et urbaines, tout en respectant des contrats stricts. ■
Retrouvez tous les numéros de notre série « L’énergie nucléaire dans la culture »
1/9 – La série de jeux vidéo Fallout
2/9 – L’album photo The Nuclear Sublime
3/9 – Le jeu de société Power Grid
4/9 – Le personnage Dr Manhattan de Watchmen
5/9 – Le DeLorean de Retour vers le Futur
6/9 – Le jeu de société Nucleum
7/9 – Le super-héros de DC Captain Atom