Emmanuel Macron présente son programme de Planification écologique

Ce lundi 25 septembre, à la suite du Conseil de planification écologique, le Président de la République a détaillé les contours d’un plan comprenant une cinquantaine de mesures visant à mettre en place une « écologie à la française ». Dans cet objectif, le nucléaire prend une place majeure.
Reporté à plusieurs reprises, le Conseil de la Planification écologique s’est enfin tenu le 25 septembre. Le Président de la République Emmanuel Macron a présenté son ambition d’un programme visant à lutter contre le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité et la fin de l’abondance. L’objectif de ce plan est de réduire les émissions de 5 % par an afin d’atteindre les ambitions de la France.
Le président met en avant la notion « écologie souveraine » visant à fortement réduire nos importations d’énergies fossiles. Il s’agit de ramener la part des énergies fossiles dans notre mix énergétique « de 60 à 40 % d’ici 2030 », explique le Président, avec une sortie totale du charbon d’ici 2027. Le Président a d’ailleurs rappelé que « la dépendance aux hydrocarbures nous coûte 120 milliards par an ».
EN DIRECT | Conclusion du Conseil de planification écologique. https://t.co/A6DusJppVH
— Élysée (@Elysee) September 25, 2023
Une loi sur l’énergie confirmée
La voie de la planification écologique est celle déjà posée lors du discours de Belfort en février 2022, explique le Président. Elle se basait sur le triptyque : sobriété, déploiement des énergies renouvelables et renforcement du nucléaire. Le Président a d’ailleurs annoncé qu’une loi sur l’énergie sera présentée au Parlement au mois de décembre. Alors que l’avenir du texte législatif semblait de plus en plus incertain, cette annonce tranche ainsi le débat au sein du gouvernement sur la nécessité d’avoir une loi ou un décret.
Le mardi 26 septembre, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher apportait plus de détails sur la Loi de programmation énergie-climat (LPEC). Elle explique que « nous intégrerons la relance du nucléaire avec EDF qui a un objectif managérial de 400 TWh de production ». Toutefois, le gouvernement retiendra un nombre « prudent » de 360 TWh. Une trajectoire cohérente avec l’objectif fixé dans le dernier bilan prévisionnel 2035 de RTE. Des objectifs majeurs sont également fixés pour le solaire et l’éolien à terre, l’éolien en mer, le pompage hydraulique (Step) et les batteries.
Dans son discours, Emmanuel Macron rappelle toute la place de l’atome pour que le pays tienne ses objectifs climatiques : « je souhaite que l’ensemble des formations politiques, qui concourent à la vie de la nation, lorsqu’elles condamnent parfois trop vite le nucléaire, se rendent compte que tous les scientifiques nous disent qu’il n’y a pas de stratégie qui existent sans le nucléaire ».
Reprendre le contrôle des prix de l’électricité
L’un des grands axes de la présentation d’Emmanuel Macron a porté sur la compétitivité et donc sur la volonté de « reprendre le contrôle des prix de l’électricité ». Rappelant qu’ EDF a été nationalisée et la France dispose d’une importante base nucléaire installée, le gouvernement pourra annoncer, d’ici la fin de l’année, des prix de l’électricité compétitifs qui vont donner de la visibilité aux ménages et aux industriels. Le sujet est au cœur des discussions sur l’énergie à Bruxelles depuis déjà de nombreux mois.
Réforme de la sûreté
Au-delà de la planification écologique, la ministre Agnès Panier-Runacher a expliqué qu’elle portera, dans les mois, à venir une loi pour « réformer la gouvernance de notre système de sûreté nucléaire ». La réforme de la sûreté est un sujet sensible sur lequel l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) a rendu un avis en juillet dernier. Les parlementaires se sont prononcés en faveur d’un rapprochement de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). ■