Une nouvelle fois, EDF révise à la hausse sa production nucléaire pour 2024

EDF se rapproche peu à peu de l’objectif de 400 TWh de production nucléaire. À quelques semaines de la fin de l’année, le groupe attend entre 358 et 364TWh pour 2024. Cela montre que la gestion de la maintenance liée aux corrosions sous contraintes est un succès, tout comme le programme Start 2025 sur l’optimisation des arrêts de tranches.
Décidément, EDF retrouve de hauts niveaux de performance de son parc nucléaire. Le 11 décembre 2024, EDF a révisé sa prévision de production nucléaire pour l’année en cours. Elle est désormais située entre 358 et 364 TWh, contre 340-360 TW auparavant. En septembre dernier, EDF avait déjà revu son estimation de production alors limitée entre 315 et 345 TWh.
Cette progression s’appuie sur une meilleure gestion industrielle des arrêts de tranche, un facteur clé pour maximiser la production. EDF a particulièrement amélioré le traitement des problématiques de corrosion sous contrainte, qui avaient fait chuter la production à 279 TWh en 2022, un niveau historiquement bas. Depuis sa prise de fonction en novembre 2022, Luc Rémont, PDG d’EDF, a accéléré le programme de réparations et d’optimisation industrielle.
Le succès de Start 2025
Le guide d’EDF en matière de maitrise industrielle est le plan « START 2025 », lancé en 2019 pour optimiser les arrêts de tranche. Structuré autour de quatre axes stratégiques, ce programme vise à transformer en profondeur la gestion opérationnelle des sites nucléaires :
Standardisation des méthodes : uniformisation des procédures pour garantir l’efficacité des interventions.
Capitalisation des savoir-faire : retour d’expérience et meilleure préparation des arrêts.
Optimisation des ressources : création d’équipes mutualisées et gestion ciblée des compétences.
Formation continue : développement des compétences pour les tâches techniques critiques.
Les effets du programme sont déjà perceptibles. En 2023, plus de 70 % des arrêts ont respecté le jalon clé du déchargement initial, contre seulement 10 % en 2021 et 40 % en 2022. Les prolongations d’arrêt ont été réduites d’un tiers, tandis que le taux d’indisponibilité fortuite s’est stabilisé à moins de 3,5 %. Cette amélioration a eu un impact direct sur la capacité de production durant l’hiver 2023-2024, avec un gain de puissance de 5 à 10 GW par rapport à l’hiver précédent.
Cap sur 400 TWh
On peut désormais espérer qu’EDF atteigne le cap symbolique des 400 TWh de production nucléaire annuelle à horizon 2030. Ce qui sera d’autant plus possible quand l’EPR de Flamanville sera raccordé au réseau électrique. Ce qui est attendu au plus tard pour le 21 décembre 2024. ■