Transition, marché, hydrogène… La rentrée nucléaire chargée du gouvernement
Loi de programmation sur l’énergie et le climat (LPEC), réforme du marché de l’électricité, consultations publiques sur le nouveau nucléaire… L’agenda énergétique national et européen du gouvernement en matière d’énergie et de nucléaire est chargé pour l’année à venir. Dès cette fin août, à l’occasion de sorties médiatiques et lors des rencontres des entrepreneurs de France (REF 2023), l’Exécutif a pris la parole pour réaffirme l’importance de l’atome civil pour le pays.
Des décisions fondées sur la science
Le 24 août dernier, dans le journal Libération, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, interpellait l’opposition écologiste et rappelle la place que doit prendre le nucléaire dans la transition énergétique. « Pour accélérer, cela nécessite d’assumer le nucléaire pour aujourd’hui comme pour demain ». Elle précise : « il faut voter la première loi de programmation sur l’énergie et le climat avec une trajectoire climatique ambitieuse et fondée sur la science ».
Quelques jours plus tard, la ministre en charge de l’Énergie alloue une enveloppe de plus de quatre milliards d’euros à la filière hydrogène pour financer des projets d’électrolyse alimentée par de l’électricité renouvelable et/ou nucléaire. Elle précise sa stratégie : « Nous défendons une approche de neutralité technologique sur ces sujets et je la porte avec mes homologues de l’Alliance du nucléaire au niveau européen, notamment dans la perspective du renouvellement de la Commission européenne ».
La critique de la position antinucléaire allemande
Selon l’Exécutif, nos voisins allemands font fausse route sur le nucléaire. Lors de la Conférence des Ambassadrices et des Ambassadeurs le 28 août, Emmanuel Macron est clair : « Je suis pour la libre circulation des électrons bas carbone en Europe […] Il y a un travail de conviction et de réengagement à faire avec nos amis allemands. […] Je pense que ce serait une faute historique de nous priver de nucléaire ou de ralentir les investissements en matière de nucléaire et d’innovation nucléaire en Europe ».
En ligne avec la parole présidentielle, le ministre de l’Économie Bruno le Maire, lors de la REF 2023, rappelle les bonnes relations qu’il entretient avec ses homologues allemands, mais alerte sur le nucléaire : « Ne critiquez pas le nucléaire français, car c’est une ligne rouge absolue de la politique économique française […] Nous ne réussirons pas la décarbonation et la réindustrialisation du continent européen sans l’énergie nucléaire ».
La consolidation des prix de l’électricité
Le débat sur le futur marché européen a été abordé lors de la REF 2023. Invitée, la ministre de la transition énergétique Agnès Panier-Runacher tranche le débat concernant la volatilité des prix. Rappelant les débats en cours à Bruxelles notamment sur la place du nucléaire, elle réaffirme une souveraineté française : « Si ce que nous voulons faire en Européen n’aboutit pas, nous le ferons au niveau national, nous protégerons nos entreprises contre la volatilité des prix ».
Lors de la même table ronde était présent le nouveau PDG d’EDF, Luc Rémont. Interrogé sur l’hiver à venir, il se veut rassurant devant les chefs d’entreprise français : « nous abordons l’hiver avec plus de confiance que le précédent […] Grâce à la mobilisation de la filière industrielle française, nous abordons l’hiver avec sérénité ». Le dirigeant rappelle néanmoins que « cela ne veut pas dire qu’il faut arrêter la vigilance, les efforts de sobriété ». Lors de l’hiver 2022, le parc nucléaire français était sous tension entre autres à cause d’un problème de corrosion sous contrainte. ■