Après Penly et Gravelines, EDF officialise les EPR2 de Bugey - Sfen

Après Penly et Gravelines, EDF officialise les EPR2 de Bugey

Publié le 30 septembre 2025

À l’issue du débat public sur le projet de construction de deux EPR2 à Bugey, EDF a annoncé sa décision de poursuivre le projet. Moyennant quelques ajustements, EDF va déposer sa demande d’autorisation environnementale, avec dans le viseur le début des travaux préparatoires dès 2027.

La décision était attendue, c’est maintenant officiel : EDF a annoncé sa décision de poursuivre la préparation du projet de construction d’une paire d’EPR2 (1 670 MWe unitaire) à proximité de la centrale existante de Bugey, dans un communiqué publié mardi 30 septembre. Après les projets jumeaux de Penly et de Gravelines, EDF valide la première salve des grands projets nucléaires annoncés par Emmanuel Macron lors du discours de Belfort en 2022. Pour rappel, en plus de ces six EPR2, huit autres unités pourraient aussi être construites sur des sites existants.

Cette décision donne suite aux travaux de la Commission particulière du débat public qui ont suscité « des expressions favorables s’inscrivant dans la continuité de l’appréciation positive de la centrale nucléaire voisine », souligne l’énergéticien. EDF a ajusté plusieurs paramètres et s’est engagé sur plusieurs points concrets importants pour les acteurs du territoire. La CNDP statuera sur ces modifications au plus tard au début du mois de décembre 2025.

Ajustements logistiques

Ces nouvelles mesures portent d’abord sur des avantages pour les territoires proches de la centrale. « Favoriser l’emploi local, mettre en place un accord social pour un chantier exemplaire, privilégier une approche d’économie circulaire », sont notamment mis en avant par l’entreprise publique.

L’autre facette repose sur la mitigation des effets liés aux activités du chantier puis des opérations de la centrale. EDF s’engage notamment à minimiser les flux routiers lors de la phase de génie civil et de construction, à limiter l’emprise foncière du projet et des aménagements connexes, ou encore à « restituer autant que possible, à l’issue des travaux, la zone temporaire du chantier non nécessaire à l’exploitation des EPR2 ».

« La décision du groupe EDF de poursuivre la préparation de ce projet est marquée par des choix techniques importants qui le modifient pour répondre aux préoccupations exprimées par le public, souligne Pierre-Franck Thomé-Jassaud, directeur du débat public pour EDF, cité dans le communiqué. Ajouter un système de refroidissement pour réduire encore la température de l’eau rejetée dans le Rhône est le fruit des échanges engagés durant le débat public. Preuve que tout le monde est gagnant dans le dialogue. »

Travaux préparatoires dès 2027

D’après le calendrier prévisionnel d’EDF présenté dans le cadre du débat public, EDF devrait déposer la demande d’autorisation environnementale (DAE) puis la déclaration d’utilité publique (DUP) au cours de l’année 2026. Une fois la DAE obtenue, au cours de l’année 2027 d’après les prévisions d’EDF, les travaux préliminaires et préparatoires pourront alors débuter. Le dépôt de la demande d’autorisation de construction (DAC) est, lui, prévu dans le courant de l’année 2028, pour une obtention en 2031. Si le calendrier est tenu, le premier béton sera coulé entre 2033 et 2035, pour une mise en service des EPR2 dans la première moitié des années 2040.

Par ailleurs, RTE a aussi répondu favorablement à la demande d’EDF de raccordement au réseau public de transport d’électricité du projet. « En tant que maître d’ouvrage du raccordement électrique du futur site industriel, RTE mettra en œuvre les procédures administratives nécessaires et contribuera aux engagements dès lors que le raccordement sera concerné », précise l’électricien. ■

Par Simon Philippe (Sfen)

Photo : Centrale nucléaire de Bugey (Ain). © Bernard Gaetan/EDF