Japon : redémarrage d’un second réacteur à eau bouillante

L’unité 2 de la centrale nucléaire de Shimane a redémarré le 7 décembre 2024 après une décennie d’arrêt. C’est le 14e réacteur de l’archipel à être relancé et le second de technologie à eau bouillante.
Après le redémarrage du réacteur d’Onagawa fin octobre 2024, Shimane 2 est le second réacteur à eau bouillante à redémarrer au Japon. Situé dans la région centrale, le Chûgoku, il s’agit également du 14e réacteur du parc a faire son retour alors que le gouvernement vise un objectif de 22 à 26 réacteurs nucléaires sur le réseau électrique d’ici à 2030. Le début des opérations commerciales, c’est-à-dire la production nominale d’électricité, est prévu pour janvier 2025.
Un long chemin parcouru
Le réacteur de 789 MWe était à l’arrêt depuis 2012 suite à l’accident de la centrale de Fukushima Daiichi en mars 2011. Après une véritable réforme de la sûreté au niveau national, l’opérateur Chûgoku Epco a préparé le redémarrage de l’unité et a obtenu en 2021 le feu vert de l’autorité de sûreté nucléaire. Un an plus tard, en juin 2022, l’exploitant avait obtenu l’aval des différents gouvernements locaux c’est-à-dire des maires des villes de Matsue, d’Izumo, de Yasugi et d’Unnan ainsi que du gouverneur de la Préfecture de Shimane, qui donne son nom à la centrale nucléaire. En octobre 2024, le chargement des 560 assemblages de combustible a débuté et le 7 décembre l’exploitant a annoncé la première réaction en chaîne au cœur du réacteur.
Une amélioration de la sûreté
La centrale nucléaire, qui fait face à la mer du Japon, bénéficie de nombreuses améliorations de la sûreté à l’image de ce qui était décrit dans l’article dédié à Onagawa. Là aussi il s’agit globalement d’une diversification des approvisionnements en eau et en électricité via de nouveaux équipements mobiles ou non, d’une amélioration de la tenue aux séismes et d’un mur de protection rehaussé pour faire face à un tsunami dont la hauteur maximale retenue est de 11,9 mètres. La plateforme de l’unité se trouve à 8,5 mètres et le mur culmine à 15 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Aujourd’hui 14 réacteurs sur 33 considérés comme « opérables » ont redémarré, une dizaine d’unités est soit en instruction de dossier auprès de l’autorité de sûreté, soit en attente de redémarrage après l’accord de cette dernière. Enfin, huit unités n’ont fait l’objet d’aucune demande de redémarrage ou de démantèlement. L’objectif affiché est d’atteindre 20 % à 22 % de nucléaire dans le mix électrique en 2030 contre environ 6 % aujourd’hui. Pour en savoir plus sur le nucléaire au Japon et dans le monde, découvrez notre rapport : La relance du nucléaire dans le monde – édition 2024.■