Google signe le premier contrat mondial d’achat d’énergie de fusion - Sfen

Google signe le premier contrat mondial d’achat d’énergie de fusion

Publié le 7 juillet 2025 - Mis à jour le 8 juillet 2025

Pour la première fois, un géant du numérique signe un contrat de fourniture d’électricité avec une start-up développant un réacteur à fusion. En s’engageant aux côtés de CFS, Google affiche une ambition claire : soutenir une technologie énergétique de rupture capable de répondre aux besoins colossaux des datacenters de demain. Un signal fort pour tout le secteur.

La fusion nucléaire est en plein essor en France, notamment grâce à des records très prometteurs du côté de Cadarache , ainsi que par le biais de projets innovants comme GenF. De l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis, les perspectives sont de plus en plus importantes. En effet, le géant de la tech Google a frappé un grand coup, le lundi 30 juin, en annonçant avoir signé un contrat d’achat d’électricité avec Commonwealth Fusion Systems (CFS), une start-up qui développe un réacteur à fusion nucléaire en collaboration avec le MIT (Massachusetts Institute of Technology). Ce contrat garantirait à la société californienne l’accès à la moitié de la capacité envisagée par le réacteur, soit 200 MWe. Par ailleurs, le contrat stipule que Google aura la possibilité d’accéder ultérieurement à des capacités supplémentaires provenant des éventuelles futures centrales à fusion de la startup.

Un investissement pour l’avenir

L’histoire entre CFS et Google n’est pas nouvelle, puisque ce dernier fait déjà partie de ses investisseurs depuis 2021. Google entend donc accélérer la réalisation du projet grâce à ce nouveau contrat et en augmentant également sa participation financière (le montant n’a pas été communiqué). « En concluant cet accord avec le CFS, nous espérons contribuer à la validation et à la mise en œuvre d’une voie prometteuse vers la production commerciale d’énergie de fusion. », a déclaré Michael Terrell, responsable de l’énergie avancée chez Google.

La multinationale cherche à diversifier son approvisionnement énergétique pour répondre aux besoins croissants des technologies, tels que les serveurs de données très énergivores. Elle s’était donc rapprochée récemment d’exploitants nucléaires pour sécuriser une part de son approvisionnement. Google cette fois-ci voit plus loin. « Nous sommes ravis de parier à long terme sur une technologie au potentiel transformateur pour répondre à la future demande énergétique mondiale, et de soutenir le CFS dans ses efforts pour franchir les étapes scientifiques et techniques nécessaires à cet objectif », ajoute Michael Terrell.

La solution de CFS

Sparc est le démonstrateur que développe CFS. C’est un tokamak qui pourra générer jusqu’à 400 MWe grâce à la fusion. Actuellement, le permis pour le site d’implantation du démonstrateur a été obtenu et le chantier est en construction au siège de CFS dans le Massachusetts. Aucun plasma n’a, pour le moment, été généré. Pour autant CFS ne ménage pas ses ambitions, puisque « l’accord repose sur l’objectif du Sparc d’atteindre une énergie de fusion nette, appelée Q>1. », a fait savoir CFS dans son communiqué. C’est ici un enjeu crucial de la faisabilité à grande échelle de la fusion nucléaire, à savoir générer plus d’énergie que celle employée pour initier la réaction. CFS revendique également la maitrise de technologies de pointe, comme un nouveau supraconducteur à haute température (HTS), utilisé « pour fabriquer les aimants de fusion les plus puissants de leur catégorie », nécessaires au confinement du plasma.

ARC est le nom du projet de déploiement commercial du démonstrateur. La première centrale devrait voir le jour au début des années 2030, dans le comté de Chesterfield, en Virginie, selon le planning de CFS. Le contrat en fourniture d’électricité signé par Google concerne donc cette version commerciale. ■

Par François Terminet (Sfen)

Image : Chantier de construction de SPARC, Source : Commonwealth Fusion Systems