GenF : la fusion nucléaire pour remplacer les réacteurs actuels - Sfen

GenF : la fusion nucléaire pour remplacer les réacteurs actuels

Publié le 28 avril 2025

GenF développe, avec le soutien de grands partenaires comme Thales Assystem ou Dassault, un réacteur de fusion nucléaire par confinement laser avec l’objectif de remplacer à l’horizon 2050 les réacteurs actuels de 900 MW. Une cible ambitieuse qui mobilise des acteurs de l’Hexagone.

Sélectionnée par l’appel à projets « réacteurs innovants » en mars 2024, la start-up GenF a récemment communiqué ses ambitions. “La valorisation des savoir-faire du CNRS et du CEA avec GenF permet de proposer une feuille de route cohérente des besoins nationaux pour le remplacement des réacteurs à fission de 900 MW en fin de vie à l’horizon 2050 par des réacteurs à fusion de 1 000 MW”, a publié l’entreprise sur le réseau LinkedIn. Pour y parvenir, GenF mise sur la fusion par confinement laser, aussi appelé confinement inertiel, et met autour de la table Thalès, le CNRS, le CEA mais aussi Assystem et Dassault Système.

Démontrer l’intérêt économique de la fusion inertielle

La fission consiste à scinder un atome lourd en atomes plus légers. La fusion c’est l’inverse. Pour y arriver, deux types de confinement du plasma, dont la température se mesure en millions de degrés, sont à l’étude. L’un repose sur la mise en place d’un champ magnétique, l’autre sur un confinement inertiel par laser. Pour exemple, la première méthode est privilégiée par le projet international Iter (tokamak) en construction à Cadarache et par Renaissance Fusion (stellarator), une autre start-up lauréate de France 2030. La deuxième, étudiée en France avec le Laser MégaJoule près de Bordeaux, est notamment regardée de près par GenF mais aussi Marvel Fusion, outre-Rhin.

Pour relever ce défi GenF porte le projet Taranis, sélectionné dans le cadre du plan d’investissement France 2030. “Le projet Taranis (1000 MWth) vise à démontrer la rentabilité économique du procédé”, pouvait-on lire dans le dossier de presse de l’appel à projets réacteurs innovants de mars 2024[1].

Des partenaires de choix

GenF est certes une petite structure – elle rassemble une dizaine de personnes mais il ne faut pas s’y tromper. Juste derrière se trouve Thalès, qui bénéficie d’une forte expérience dans les lasers de puissance. GenF travaille également avec deux unités mixtes de recherche – Luli (CNRS-Polytechnique-CEA) et Celia (CNRS-Univ. Bordeaux-CEA). Dassault Système apporte sa plateforme collaborative #3DExperience et Assystem, outre sa force d’ingénierie, son expérience dans la conception de jumeaux numériques.

Des partenaires qui pourraient renforcer leur coopération au sein d’un Fusion Hub que GenF souhaite ouvrir en 2028 dans la région bordelaise afin de faire maturer les différentes technologies de ses futurs réacteurs[2].