[Série EPR Flamanville] Flamanville 3 s’approche du seuil des 80 % - Sfen

[Série EPR Flamanville] Flamanville 3 s’approche du seuil des 80 %

Publié le 17 juin 2025

Depuis le 28 mai 2025, les équipes d’EDF conduisent des essais à 60 % de puissance nominale sur l’EPR de Flamanville. Cette phase, exigeante pour les équipes comme pour l’installation, précède l’étape des 80 %, dernier seuil nécessitant l’accord de l’Autorité de sûreté nucléaire et de la radioprotection (ASNR).

L’EPR de Flamanville approche de sa pleine puissance, toujours attendue pour cet été. EDF a annoncé, le 13 juin 2025, que l’EPR entrait dans cette phase cruciale destinée à tester la sûreté et la fiabilité du réacteur dans un régime intermédiaire. À l’issue des essais, l’ASNR devra donner son feu vert pour autoriser le passage au-delà de 80 % de puissance.

Un pallier en deux temps

Ce palier de tests à 60 % intervient après le succès du test BAS108, réalisé du 22 au 24 mai. Ce dernier a permis de vérifier la capacité du réacteur à faire face à une perte totale d’alimentation électrique. L’avant-dernier pallier devra lui conduire à valider le comportement du réacteur à mi-puissance dans des conditions proches de celles en exploitation industrielle. Il est segmenté en deux parties. Lors de la première, le cœur, les systèmes de régulation et les équipements électriques, seront testés via une série d’essais dans des conditions d’exploitation normales. Dans la seconde partie, tous ces équipements seront soumis à plus rudes épreuves. En effet, cette seconde moitié consiste à effectuer des « grands transitoires », correspondant par exemple à l’arrêt manuel du réacteur, au déclenchement de la turbine ou encore au fonctionnement isolé du réseau. L’objectif de ces manipulations est de s’assurer de l’automatisation des mécanismes de sûreté du réacteur, sans déclenchement des alarmes.

Pour garantir la bonne réalisation des essais, les équipes d’EDF ont d’abord travaillé sur un simulateur. Cette initiative a été mise en place à la suite des retours d’expérience des EPR internationaux. « Le simulateur est un outil précieux : il nous permet de tester des hypothèses, de former les équipes et de valider les scénarios avant leur mise en œuvre réelle », explique Romain Laurencin, ingénieur en charge de ces essais chez EDF.

L’ensemble des essais menés sur ce pallier de puissance aboutira sur un rapport technique, qui sera transmis à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR). Elle pourra alors fournir son dernier accord pour poursuivre la montée en puissance du réacteur au-delà de 80 %. ■

Par François Terminet (Sfen)

Image : @EDF