[Série EPR Flamanville] Flamanville 3 va pouvoir poursuivre sa montée en puissance

Après un long arrêt pour des opérations de maintenance, l’EPR Flamanville 3 a finalement été reconnecté au réseau électrique national le dimanche 20 avril à 20h30. Il va poursuivre sa montée en puissance et vise sa pleine production avant la fin de l’été.

Lors de la mise en service d’un réacteur nucléaire – ce qui n’avait pas eu lieu depuis plus de 20 ans en France – plusieurs arrêts, plus ou moins longs, sont nécessaires pour le tester, ainsi que tous ses équipements, dans plusieurs situations et configurations. Ce processus de démarrage par paliers successifs qui s’étale sur plusieurs mois permet in fine de délivrer une réacteur sûr et fiable pour l’exploitation à long terme. Le 15 février 2025, l’EPR de Flamanville a d’abord été arrêté « après détection d’une baisse des performances du circuit EVU/SRU », a signalé EDF. C’est finalement le 19 avril 2025 à 20h30 que Flamanville 3 a finalement été reconnecté au réseau électrique national. L’atteinte de la pleine puissance nominale est toujours maintenue pour l’été 2025 selon le planning d’EDF.

Une série de prolongations d’arrêt

Le 15 février 2025 à 00h30, EDF détecte un défaut sur le système de réfrigération ultime (le circuit EVU/SRU). Ce dernier, qui n’intervient qu’en situation exceptionnelle d’accidents graves, est un circuit de refroidissement alimenté par l’eau de mer qui permet l’évacuation de la chaleur excédentaire. Conformément au protocole de sûreté, EDF suspend la production de l’EPR. « Le nettoyage et le rinçage à contre-courant des circuits a permis de retrouver le débit prévu. » avait alors précisé EDF.

En parallèle, une équipe de la centrale avait mené une intervention sur une sonde de température du circuit primaire. Ceci a conduit à une première prolongation de l’arrêt le 22 février. Moins d’une semaine après, le 28 février, l’arrêt est à nouveau prolongé. Les opérations de maintenance sont cette fois-ci ciblées sur la salle des machines où de nombreux réglages sont effectués sur trois paliers (pièces portant et guidant les rotors) du groupe turbo-alternateur afin d’optimiser son fonctionnement. Le calendrier prévoyait un redémarrage le 30 mars à l’issue de ces travaux.

Finalement, l’arrêt est maintenu jusqu’au 10 avril, en raison d’une « opération de maintenance supplémentaire sur un matériel situé sur la partie nucléaire des installations ». Celui-ci est une dernière fois prolongé « pour procéder à des opérations de maintenance sur des matériels [de la partie nucléaire] requis pour la poursuite des opérations de montée en puissance du réacteur en toute sûreté. » a expliqué l’énergéticien.

C’est donc dimanche dernier que l’EPR a été reconnecté au réseau à la suite de cette série de prolongation des arrêts. EDF précise toutefois que « dans les semaines et mois à venir, des arrêts du réacteur, des redémarrages et des reconnexions au réseau seront répétés à plusieurs reprises. Ces actions sont normales dans le cadre d’un premier démarrage. » Toutes les opérations ont par ailleurs été effectuées en étroit dialogue avec l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR).

Risque d’inétanchéité du combustible

EDF a également communiqué sur sa prise en compte du retour d’expérience lié à l’exploitation des autres EPR à l’international (Taishan et Olkiluoto), en particulier sur le combustible nucléaire. En effet, une inétanchéité a pu être observée sur les crayons combustible. Ce problème technique est lié à l’apparition d’anomalies lors de la montée en puissance (1^er cycle d’exploitation).

Jusqu’ici Flamanville 3, qui est toujours dans son 1^er cycle, n’est pas concerné par ce phénomène. En revanche, EDF souhaite anticiper son éventuelle apparition dans le futur et l’avait intégré dans son planning dès la première divergence le 3 septembre 2024. « En prenant en compte la durée de montée en puissance de l’EPR de Flamanville 3 et dans une approche prudente et conservative, EDF prendra une mesure complémentaire lors de la visite complète n°1 en introduisant intégralement des assemblages non irradiés dans le cœur du réacteur de Flamanville 3 avant de débuter son 2ème cycle d’exploitation. », a-t-il précisé. ■