Centrale nucléaire flottante : des entreprises japonaises investissent massivement - Sfen

Centrale nucléaire flottante : des entreprises japonaises investissent massivement

Publié le 2 juin 2023 - Mis à jour le 6 juin 2023
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Treize entreprises japonaises vont investir 80 millions de dollars dans la jeune firme britannique Core Power, a rapporté le quotidien économique japonais Nikkei. Core Power est dédiée au développement du nucléaire maritime et porte notamment un projet de centrale nucléaire sur mer équipée d’un réacteur à sels fondus développé par l’américain TerraPower.

Les nouveaux concepts de centrales nucléaires foisonnent. En plus de l’émulation autour des petits réacteurs modulaires (SMR) et avancés (AMR), des acteurs explorent l’idée d’équiper de réacteurs nucléaires des navires ou des plateformes en mer. À travers des acteurs publics comme privés, de nombreux pays s’intéressent à cette option notamment la Russie, la Chine, les États-Unis, la République de Corée, le Danemark (avec Seaborg) et le Royaume-Uni.

La dernière actualité en date concerne la startup britannique Core Power qui a attiré les financements (80 millions de dollars) de 13 entreprises japonaises notamment Imabari Shipbuilding et Onomichi Dockyard, rapporte le quotidien économique Nihon Keizai Shimbun (Nikkei), sans donner plus de détails sur ces 13 acteurs. « Core Power est aujourd’hui majoritairement détenue par des entreprises japonaises », a fait savoir le quotidien. Core Power étudie le déploiement de différentes installations, dont une centrale nucléaire flottante équipée d’un réacteur à sels fondus actuellement développé pour un usage terrestre par l’américain TerraPower.

Core Power vise à accélérer le déploiement du nucléaire maritime

« Core Power a été fondé en 2018 afin de tracer le chemin menant au développement et au déploiement des technologies avancées de réacteurs pour l’industrie navale », peut-on lire sur le site de l’entreprise. Core Power offre des services d’ingénierie maritime, cofinance le déploiement de technologies nucléaires offshore et « dirige les travaux nécessaires afin de moderniser la réglementation ».

Pour le projet de centrale nucléaire flottante, le développement du réacteur (le MCFR [1]) est assuré par TerraPower, l’entreprise nucléaire de Bill Gates, avec le soutien de divers acteurs dont Orano. Core Power ne porte donc pas un nouveau concept de réacteur, mais est partie prenante du projet américain. La construction d’une première unité (terrestre) doit par ailleurs se faire sur le site de l’Idaho National Laboratory, via le projet MCRE (Molten Chloride Reactor Experiment).

Afin d’offrir de nouvelles déclinaisons maritimes au nucléaire, le MIT, l’Idaho National Laboratory et Core Power bénéficie pendant trois ans (2022-2025) d’un soutien financier du Department of Energy (DoE), à travers le Nuclear Energy University Program.

Les promesses du nucléaire maritime

L’un des arguments des centrales nucléaires flottantes est d’être insensibles aussi bien aux tremblements de terre qu’aux raz-de-marée. En effet, l’installation peut rester en eaux profondes – et non placée au bord des côtes comme le modèle russe Akademik Lomonosov. Un modèle qui intéresse naturellement l’archipel nippon dont la politique énergétique souhaite à nouveau donner sa place à l’atome. L’autre avantage qui est mis en avant est la sûreté, l’îlot nucléaire étant situé sous l’eau bénéficie d’une évacuation de la chaleur plus efficace. Une sûreté renforcée par les caractéristiques intrinsèques des réacteurs à sels fondus. Enfin, la construction doit être simplifiée par l’aspect modulaire et grâce aux capacités de production des chantiers navals. ■

Gaïc Le Gros (Sfen)

Crédit photo ©Core Power

[1] Molten Chloride Fast Reactor.

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