[Webinaire] Revivez la première criticité historique de l'EPR Flamanville 3 - Sfen

[Webinaire] Revivez la première criticité historique de l’EPR Flamanville 3

Publié le 16 septembre 2024

Le 57ème réacteur du parc nucléaire français a divergé le mardi 3 septembre. Pour célébrer cette étape historique dans l’écosystème de l’énergie nucléaire, la Sfen a organisé un webinaire pour revenir sur les étapes clés de cette première criticité et sur la suite des opérations dans les prochaines semaines.

Après avoir reçu, le 2 septembre, l’aval de l’Autorité de sûreté nucléaire, pour le démarrage de l’EPR Flamanville 3, les équipes mobilisées ont réussi la divergence du réacteur à 15h54, le mardi 3 septembre. C’est un moment historique car c’est le premier démarrage d’un nouveau réacteur en France depuis 20 ans et c’est aussi le 4ème EPR à être mis en service dans le monde (après les deux Taishan en Chine et celui d’Olkiluoto en Finlande). Pour célébrer cet événement, la Sfen a organisé un webinaire avec Gregory Heinfling, directeur de la centrale Fla3 chez EDF, Fabien Hensch directeur du projet Fla3 chez Framatome et Loïc Andries, ingénieur de recherche en neutronique chez Framatome, pour faire le point sur le démarrage de Fla3, ainsi que les prochaines étapes à venir.

Divergence du réacteur

Depuis le chargement du combustible en mai, l’EPR de Flamanville 3 est entré dans sa « phase de démarrage », c’est un processus qui se fait étape par étape et qui intègre un programme de mise en service important avec près de 200 procédures de test. Il est parcouru en communication constante avec l’autorité de sûreté nucléaire. L’équipe a atteint avec succès la première criticité le 3 septembre, elle marque le début des tests de physique à puissance nulle, qui mesureront les paramètres du cœur par rapport aux valeurs théoriques.

Dans la salle de contrôle principale, les responsabilités sont partagées entre les différentes équipes. « Les équipes de Framatome conduisent et réalisent les essais selon le programme, assurent le calcul post-traitement et analysent la conformité des résultats avec les hypothèses de conception. L’équipe de conception et de mise en service d’EDF assure la supervision des essais et la conformité de leurs résultats avec les critères de sûreté, tandis que l’équipe d’exploitation d’EDF, c’est-à-dire la future équipe d’exploitation du réacteur, réalise toutes les opérations, techniquement et concrètement, depuis la salle de contrôle principale ou sur le site même du réacteur, donc elle vérifie les paramètres par rapport aux spécifications techniques de fonctionnement », a détaillé Gregory Heinfling. Au total, ce sont plus de 1 000 personnes, qui sont mobilisées durant la phase de mise en service.

Peu de temps après la divergence du réacteur, celui-ci a subi un arrêt inattendu. Cet événement est dû à une erreur humaine lors des premiers tests, pour autant toutes les protections de sûreté ont fonctionné comme prévu. Les équipes ont analysé l’incident pour améliorer les procédures et la formation afin de capitaliser de l’expérience pour la suite et pour les futurs projets. Il a tout de même été précisé que ces arrêts inattendus sont courants pendant les phases de démarrage.

Prochaines étapes

Par la suite, les prochaines étapes de test vont se poursuivre sur le cœur du réacteur, mais aussi sur les systèmes secondaires et la turbine. Une fois que la turbine et les systèmes associés seront totalement validés et que l’EPR aura atteint 25 % de sa puissance nominale, il pourra entreprendre sa première connexion au réseau. A nouveau, de nombreux tests supplémentaires seront menés par la suite jusqu’à 60 %, puis à 100 % de puissance. ■

Par François Terminet (Sfen)

Image : Cœur du réacteur EPR, Source : EDF