SMR : Calogena dépose un dossier d’option de sûreté auprès de l’ASN
Le nucléaire ne se limite pas à l’électricité, il produit aussi de la chaleur ! Et c’est justement l’ambition de Calogena qui vise à décarboner les réseaux de chauffage urbain. La startup vient de déposer un dossier d’option de sûreté (DOS) auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Soutenue par le programme France 2030, la startup Calogena développe un petit réacteur modulaire (SMR) destiné au chauffage urbain. Elle vient de franchir une étape importante en déposant un dossier d’option de sûreté (DOS) auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), fait-elle savoir dans un communiqué. Ce dépôt marque l’aboutissement d’une phase de revue préparatoire, durant laquelle Calogena a pu valider la maturité de son projet Cal-30, un réacteur de 30 MWth. « Les échanges réguliers avec l’ASN ont permis à Calogena de confirmer la pertinence des choix techniques et la maturité technologie du projet, qui s’inspire des réacteurs de recherche de type piscine bien connus des autorités de sûreté », indique la société.
Cette étape ouvre la voie à une pré-instruction par l’ASN, qui préparera ensuite la demande d’autorisation de création (DAC), dernière étape avant la mise en œuvre du projet. Selon Calogena, Le Cal-30 repose un concept basé sur des technologies éprouvées, un combustible disponible et vise le marché de la chaleur urbaine en Europe du Nord et de l’Est, estimé à plusieurs dizaines de milliards d’euros. Le réacteur de Calogena a été présenté lors d’un webinaire de la Sfen, dans une série dédiée aux réacteurs innovants.
Deux SMR en cours d’examen par l’ASN
Au travers de deux étapes distinctes, les concepts de Calogena et de Jimmy Energy sont actuellement étudiés par l’ASN. La société Jimmy a été la première à déposer une demande d’autorisation (DAC) pour un SMR en France (sans passer par l’option du DOS comme le fait Calogena). Elle vise un projet innovant de décarbonation industrielle dans la Marne. Son réacteur à haute température de 10 MWth serait dédié au site de Cristanol (production de sucre). Ce projet, soutenu par le ministère de la Transition écologique, prévoit de remplacer les brûleurs à gaz par un réacteur nucléaire, contribuant ainsi à réduire de manière significative les émissions industrielles.
Jimmy a également annoncé la construction d’une plateforme industrielle au Creusot, destinée à fabriquer ses réacteurs, avec des objectifs ambitieux : une mise en service prévue en 2026 et un investissement de 100 millions d’euros pour un site qui devrait créer environ 300 emplois.
De son côté, l’ASN suit de près tous les concepts de petits réacteurs innovants en France et se tient prête à accompagner les différents porteurs de projets. Elle avait présenté en février 2024 ses premiers enseignements sur la quinzaine de projets qui existent en France. ■