États-Unis : Orano veut construire une usine d’enrichissement dans le Tennessee
Au début du mois de septembre, la branche américaine d’Orano a annoncé vouloir construire une usine d’enrichissement à Oak Ridge, dans le Tennessee, dans le cadre de la volonté du pays de sécuriser sa chaîne d’approvisionnement. Le projet demandera plusieurs milliards de dollars d’investissements.
Le contexte mondial incite les pays, ayant recours à l’énergie nucléaire, à rebattre les cartes de l’approvisionnement en uranium et de son enrichissement. Les États-Unis souhaitent ne plus dépendre des importations d’uranium enrichi. Dans cette optique, Washington avait déjà lancé un appel d’offres pour l’achat d’uranium faiblement enrichi cet été et adopté une loi pour interdire l’importation d’uranium russe en mai 2024. En outre, 2,7 milliards de dollars avaient été débloqués pour renforcer la chaîne d’approvisionnement en combustible nucléaire domestique.
Ce mois-ci, Orano USA a annoncé vouloir construire une nouvelle installation d’enrichissement d’uranium par centrifugation de pointe à Oak Ridge, dans le Tennessee. « Nous sommes très fiers de nous associer au Département de l’énergie des États-Unis (DOE) pour nettoyer et convertir l’un de leurs sites, initialement réservé au projet Manhattan, et le réaffecter à l’une des installations d’enrichissement d’uranium les plus grandes et les plus modernes du pays », a déclaré Jean-Luc Palayer, PDG d’Orano USA. Le projet demandera un investissement de plusieurs milliards de dollars, qui devrait être soutenu par les autorités américaines. Le Fonds pour l’énergie nucléaire du Tennessee a déjà approuvé un financement à hauteur de 60 millions de dollars. « La décision finale d’investissement dépendra de l’obtention du soutien du gouvernement fédéral, des engagements des clients, de l’obtention d’une licence de la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis (NRC) et de l’approbation du conseil d’administration d’Orano », a détaillé Nicolas Maës sur un post Linkedin. Cette décision finale est attendue pour la fin de l’année 2025.
Des retombées économiques et sociales pour le Tennessee
L’annonce a été faite mercredi 4 septembre en présence de nombreux représentants de la région. C’est une décision historique pour l’état, puisque le projet représente le plus gros investissement de l’histoire du Tennessee. De plus, l’installation devrait avoir une superficie d’environ 700 000 m2, faisant de cette usine d’enrichissement l’une des plus grandes d’Amérique du Nord.
Le projet permettra de créer plus de 300 emplois, ce qui stimulera considérablement l’économie locale. « Chaque fois que vous apportez des centaines d’emplois à une communauté, en particulier s’ils sont hautement qualifiés et bien rémunérés, cela améliore l’ensemble de la main-d’œuvre de la région. C’est en partie la raison pour laquelle c’est si important », a déclaré Bill Lee, le gouverneur du Tennessee. « Des centaines de Tennesseans auront accès à de meilleures opportunités d’emploi pour leurs familles. Cela améliore la vie des gens de la communauté. »
Du côté de la France
En France, Orano a aussi largement investi dans ces installations. En fin d’année 2023, le conseil d’administration d’Orano avait validé le projet d’extension de capacité d’enrichissement de l’usine Georges Besse 2, pour augmenter ses capacités de 30 %. Nicolas Maës a fait le point aussi sur ce projet et a annoncé que « le projet d’extension de l’usine d’enrichissement Georges Besse II est en bonne voie, les étapes du projet ayant été franchies avec le démarrage de la construction cet été. La première production de l’extension est prévue en 2028 comme prévu. » ■