Orano va répondre aux besoins d’enrichissement de l’Ukraine jusqu’en 2040
Orano et Energoatom, l’opérateur nucléaire national ukrainien, ont signé le 6 mars 2025 un contrat pour la fourniture de services d’enrichissement pour alimenter les centrales nucléaires ukrainiennes jusqu’en 2040.
Un peu plus tôt, en juin 2024, la France et l’Ukraine s’étaient rapprochées en signant un accord de coopération pour des technologies de nucléaire civil. Le soutien de l’Hexagone envers le pays de l’est de s’arrête pas en si bon chemin, puisque cette fois-ci c’est Orano qui a conclu un important contrat commercial de long terme avec Energoatom. L’accord garantit un approvisionnement diversifié en services d’enrichissement du combustible pour les centrales nucléaires ukrainienne jusqu’en 2040. « Nous sommes fiers d’accompagner Energoatom dans son développement pour renforcer l’indépendance énergétique de l’Ukraine. Cet accord reflète notre engagement à soutenir notre client et à contribuer ainsi à la sécurité énergétique européenne », a déclaré Nicolas Maes, PDG d’Orano.
Une demande croissante à l’international
Face à la demande internationale croissante, Orano a entamé en octobre 2024, les travaux d’extension de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse 2. Le projet vise à augmenter la capacité d’enrichissement de 30 % passant ainsi de 7,5 à 10 millions d’UTS d’ici 2030. La BEI (Banque Européenne d’Investissement) a par ailleurs octroyé un prêt à hauteur de 400 millions d’euros à Orano pour ces travaux.
L’Ukraine, qui n’utilise plus d’uranium russe, dispose de 15 réacteurs, dont six à Zaporijia sous contrôle militaire russe depuis début mars 2022. « Energoatom poursuit le renforcement de la sécurité énergétique de l’Ukraine. L’enrichissement de l’uranium est l’une des étapes importantes dans la production du combustible nucléaire et l’accord signé aujourd’hui permet à notre État de planifier un avenir stable et prospère, fondé sur l’exploitation de nos centrales nucléaires », a déclaré Petro Kotin, PDG par intérim d’Energoatom. En outre, les besoins du pays en services d’enrichissement vont croître à l’avenir, puisque qu’il a également engagé un programme de construction de nouveaux réacteurs, avec l’appui des États-Unis. Il reste à voir comment cette aide américaine évoluera, d’autant plus que les deux pays négocient en ce moment l’accès des États-Unis aux terres rares situées sur le territoire ukrainien [1]. ■
Par François Terminet (Sfen)
Image : À droite, Petro Kotin, président par intérim d’Energoatom, et, à gauche, Nicolas Maes, directeur général d’Orano, Source : Orano
[1] https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/05/en-ukraine-l-enjeu-des-terres-rares-dans-une-negociation-de-paix_6532566_3210.html