L'Alliance du nucléaire travaille sur la mise en place d'un cadre européen en faveur du nucléaire - Sfen

L’Alliance du nucléaire travaille sur la mise en place d’un cadre européen en faveur du nucléaire

Publié le 4 mars 2024 - Mis à jour le 5 mars 2024

Ce lundi 4 mars 2024, l’Alliance européenne du nucléaire s’est rassemblée pour préparer le Sommet des dirigeants sur le nucléaire qui se tiendra le 21 mars prochain à Bruxelles. Les pays membres de l’alliance se réjouissent des efforts fournis jusqu’à présent et identifient trois points clés pour la création d’un cadre européen favorable au déploiement de l’énergie nucléaire.

Ce sont 14 États membres – 12 pays signataires et 2 observateurs [1] – qui se sont réunis lundi 4 mars 2024 afin de préparer le premier Leaders Nuclear Summit du 21 mars, événement annoncé par les présidents belge et français à la COP28 en décembre dernier. Depuis sa création en février 2023, l’Alliance du nucléaire estime qu’elle « a abouti à des résultats concrets au niveau de l’UE reconnaissant le rôle essentiel de l’énergie nucléaire ». De même, elle salue « l’initiative prometteuse » de lancement de l’Alliance industrielle SMR (Small Modular Reactor) par la Commission européenne qui fera l’objet d’une « une évaluation régulière des résultats ». En outre, cette réunion préparatoire a permis de mettre en avant trois objectifs clés à résoudre en vue d’établir un cadre européen favorable au développement du nucléaire, afin de garantir des conditions de concurrence équitable pour tous les États membres dans leurs efforts pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

L’Alliance identifie trois objectifs clés à résoudre

Le premier défi se tourne vers le financement du nucléaire. Dans ce sens, l’Alliance envisage la création d’un « Groupe de travail sur les instruments européens pour déployer des réacteurs nucléaires dans l’UE et la chaîne de valeur européenne associée au sein de l’Alliance nucléaire afin d’explorer les possibilités et les avantages des instruments de financement (tels que le soutien de la Banque européenne d’investissement, le Fonds d’innovation, …) ». Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a l’initiative de cette réunion, souligne l’intérêt de ce projet commun qui « permettra de garantir le meilleur financement des technologies, des compétences et des investissements, notamment sur les petits réacteurs modulaires. »

Le second point souligné concerne le maintien des objectifs de décarbonation européen en termes d’émissions de gaz à effet de serre dans un cadre de concurrence équitable entre les États membres. Pour cela, les signataires du communiqué « encouragent la Commission à élaborer les politiques énergétiques pour 2040 sur la base de scénarios actualisés en tenant compte des dernières annonces concernant le déploiement de capacités nucléaires dans les PNEC (Plan national énergie – climat) actualisés ».

Enfin, le dernier objectif consiste à renforcer la chaîne de valeur industrielle européenne de l’énergie nucléaire. « Nous partageons avec la Commission l’intérêt de soutenir le développement sûr et rentable de capacités de chaîne de valeur nucléaire dynamiques et innovantes en Europe et la création d’une base industrielle solide pour les projets de réacteurs de petite et de forte puissance », a fait savoir l’alliance.■

[1] Bulgarie, Croatie, République tchèque, Finlande, France, Hongrie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et Suède. L’Italie y figure en tant qu’observateur. La Belgique n’est pas mentionnée mais figurait également parmi les observateurs en juillet 2023. Voir communiqué ici.

Par François Terminet (Sfen)

Photo : Capture de l’interview de Bruno Le Maire et Rolland Lescure en amont du Conseil Energie à Bruxelles le 4 mars 2024, Crédit : ©GouvernementFrance – @RPFranceUE