Fukushima : Tepco avance sur la récupération des débris de combustibles - Sfen

Fukushima : Tepco avance sur la récupération des débris de combustibles

Publié le 24 janvier 2025 - Mis à jour le 29 janvier 2025

Une première collecte de débris de combustible de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a été effectuée avec succès à la fin d’année 2024. La société japonaise en charge a annoncé vouloir reproduire l’opération au printemps 2025.

Le 30 octobre 2024, la société japonaise Tokyo Electric Power Company (Tepco), exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et en charge du démantèlement des réacteurs accidentés, a réussi pour la première fois l’extraction d’un échantillon de corium prélevé au niveau de la cuve de l’unité 2 de la centrale accidentée. Cette opération avait été repoussée plusieurs fois en raison de problèmes techniques sur le dispositif d’échantillonnage. Il s’agit d’un bras robotisé télescopique extensible jusqu’à 22 mètres. L’échantillonnage a duré une semaine et a permis de prélever 0,7 gramme de matière. L’échantillon a ensuite pu être placé dans une boite de transport et dans un conteneur DPTE (double porte pour transfert étanche) en raison de son débit de dose satisfaisant pour effectuer l’opération (<24 mSv/h à une distance de 20 cm). Il a par la suite été envoyé hors site pour analyse.

Un deuxième prélèvement attendu 

L’entreprise a annoncé le jeudi 26 décembre 2024 qu’elle allait effectuer une seconde collecte d’échantillons au printemps 2025 entre mars et avril. En effet, elle souhaite « augmenter la taille de l’échantillon et élargir ses connaissances », en raison de la probable grande diversité des débris de combustibles. Plusieurs améliorations ont été apportées au bras robotisé télescopique, avec notamment l’ajout d’une nouvelle caméra fixée à l’extrémité. De plus, Tepco ajoute que « des améliorations ont été apportées au programme de contrôle pour réduire le risque de contact avec les structures environnantes lors de la récupération des débris de combustible. »

L’extraction complète des débris de corium devrait prendre plusieurs décennies. La société japonaise estime qu’il y aurait environ 880 tonnes de déchets hautement radioactifs à extraire sur le site de la centrale de Fukushima Daiichi.

Point sur les rejets des eaux

Depuis fin août 2023, les opérations de rejet des eaux provenant de la centrale s’effectuent progressivement, sous forme de « lots » , dans l’océan Pacifique. La société japonaise avait choisi la méthode ALPS (Advanced Liquid Processing System) pour traiter les grands volumes d’eaux contaminées stockés sur le site. Par ailleurs, l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) procède à des contrôles réguliers pour s’assurer que les rejets en mer respectent les normes de sûreté (<1500 becquerels par litre). ■

Par François Terminet (Sfen)

Image : Centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, Source : Toshikazu Sato/The Yomiuri Shi