Fin de la concertation publique pour la poursuite des réacteurs 1300 MW au-delà de 40 ans - Sfen

Fin de la concertation publique pour la poursuite des réacteurs 1300 MW au-delà de 40 ans

Publié le 20 mars 2025 - Mis à jour le 25 mars 2025

La concertation publique sur les dispositions en termes de sûreté pour la poursuite de l’exploitation des 20 réacteurs 1300 WM au-delà de 40 ans s’est clôturée le 11 mars 2025. Prochainement, l’ASNR (Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection) va consulter le groupe permanent d’expert concerné, avant d’entamer le 4ème réexamen périodique de chaque réacteur.

Le 11 mars 2025 marquait la clôture de la concertation publique initiée par l’HCTISN (Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire) pour la prolongation du fonctionnement au-delà de 40 ans des réacteurs nucléaires de 1300 MWe. Se déroulant de janvier à septembre 2024, elle a permis d’associer et d’informer le public aux enjeux et objectifs de sûreté relevés par EDF pour les 20 réacteurs concernés (huit centrales). Cette démarche fait partie de l’étude générique applicable à l’ensemble des réacteurs 1300 MWe, en amont des réexamens périodiques qui seront effectués dès 2026 pour chacun des réacteurs [1]. L’attention du public s’est tournée entre autres vers les enjeux d’adaptation au changement climatique, en particulier sur la gestion de la ressource en eau, de maitrise du vieillissement des installations ou encore de sécurité pour contrer les agressions externes.

Des évolutions dans la participation du public

L’ensemble des acteurs de la concertation (le HCTISN, EDF, l’ASNR et l’Anccli) ont d’emblée remarqué une forte implication localement sur les sites concernés. En effet, le HCTISN a dénombré plus de 760 participants aux réunion publiques. On observe par ailleurs une évolution dans les tranches d’âge avec davantage de familles qui s’intéressent aux sujets nucléaires. Régis Clément, directeur adjoint de la division production nucléaire d’EDF, note « une réelle évolution des sujets d’intérêt, avec des visites qui étaient axées dans le passé avant tout sur la sûreté maitrisée et les enjeux environnementaux, et qui se tournent aujourd’hui de plus en plus sur les modifications in situ des installations. » Le public était aussi invité à s’exprimer sur la plateforme en ligne dédiée pour commenter la note de réponse aux objectifs (NRO) [2] formulée par EDF. Plus de 310 questions et avis ont été déposés.

En juillet 2025, l’ASNR prendra position sur la phase générique du quatrième réexamen périodique des réacteurs de 1 300 MWe, en tenant compte des conclusions de la concertation et des retours du groupe permanent d’experts pour les réacteurs nucléaires (GPR) qui seront consultés en avril prochain.

Frise calendaire du 4ème réexamen périodique pour la tranche 1300 MWe, Source : ASNR

Homogénéisation des critères de sûreté

L’ambition d’EDF, à travers ce quatrième réexamen périodique des réacteurs de 1300 MWe (dans la continuité du travail réalisé pour les 900 MWe), est d’atteindre un niveau de sûreté standardisé sur l’ensemble du parc, le plus proche possible de celui des réacteurs de troisième génération, tel l’EPR. Pour cela, l’exploitant se base, d’une part, sur l’expérience acquise avec l’exploitation des réacteurs en fonctionnement sur le parc français et à l’international. D’autre part, EDF intègre également l’ensemble des résultats obtenus grâce aux études menées sur la sûreté des installations et leur impact sur l’environnement. L’objectif est d’améliorer la résistance des réacteurs aux agressions externes, qu’elles soient naturelles ou anthropiques.

L’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) avait saisi l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire) dès 2020 pour expertiser les propositions de modifications avancées par EDF. L’institut avait donc mené « 38 expertises, impliquant plus de 160 experts pour 180 000 heures de travail en 5 ans » a indiqué Hervé Bodineau, adjoint au directeur de l’expertise de l’ASNR.■

[1] Paluel 1 et 2, puis Cattenom 1 seront les premiers réacteurs qui suivront le réexamen périodique.

[2] Ce document illustre les grands axes du programme de réexamen retenu par EDF.

Par François Terminet (Sfen)

Image : Vues aériennes de la Centrale Nucléaire de Paluel. Source : Eliot Blondet / ABACAPRESS.COM/EDF