Découvrez le calendrier du redémarrage de Three Miles Island
Le redémarrage de l’unité 1 de Three Mile Island, arrêtée en 2019, est le fruit d’un partenariat inédit entre Microsoft et Constellation Energy. Lors d’une récente conférence organisée par l’autorité de sûreté nucléaire américaine (NRC), le calendrier et les impératifs techniques pour redémarrer cette centrale ont été détaillés.
Fin septembre, l’annonce a fait grand bruit : Microsoft et Constellation Energy scellaient un partenariat pour redémarrer le réacteur 1 de Three Mile Island, arrêté en 2019. Avec un engagement de 20 ans d’achat d’électricité, Microsoft renforce sa stratégie de décarbonation. Le 25 octobre dernier, l’autorité de sûreté américaine (NRC) organisait une conférence afin de détailler les conditions techniques et calendaires de cette remise en service. Le journal State Impact Pennsylvania a fait un compte-rendu de cet événement.
La centrale de Three Mile Island, bientôt renommée Crane Clean Energy Center, dispose d’une puissance électrique de 819 MW, capable d’alimenter une large portion du réseau régional. Constellation vise à obtenir une nouvelle licence d’exploitation d’ici fin 2027, pour reconnecter l’installation en 2028. Les efforts actuels se concentrent sur la remise en état des simulateurs, des équipements et sur des mises à jour des systèmes de sécurité et d’évacuation, essentiels pour un retour en toute sûreté.
Le Restoration Quality Assurance Plan, document clé de la remise en service, sera soumis en novembre 2024, suivi d’un rapport sur les générateurs de vapeur en décembre. Ce calendrier se poursuit avec la soumission d’un rapport environnemental en juillet 2025, afin d’évaluer les impacts potentiels du redémarrage sur les environs.
Three Mile Island reste un site symbolique du nucléaire mondial, notamment à cause de l’accident de l’unité 2 en 1979, qui a marqué l’industrie et suscité des évolutions réglementaires majeures en matière de sûreté. Si l’unité 2 est demeurée fermée depuis cet événement, l’unité 1, aujourd’hui entre les mains de Constellation, représente une opportunité unique de redonner vie à cette centrale avec des standards de sûreté renouvelés.
Recrutement et formation
Pour mener à bien ce redémarrage, Constellation prévoit de recruter 730 spécialistes d’ici trois ans, avec déjà 200 postes ouverts. Les futurs opérateurs suivront un programme de formation de 18 mois pour garantir leur maîtrise des procédures nucléaires. Une partie des anciens opérateurs de TMI sont de retour, offrant ainsi une base solide d’expérience pour encadrer cette nouvelle génération.
Constellation s’attèle également à la réhabilitation d’infrastructures endommagées. Des conduites d’eau doivent être réparées après avoir été écrasées pour sécuriser le site lors de l’arrêt. Les travaux prévoient également la restauration d’une tour de refroidissement, partiellement démontée pour réduire les risques d’incendie.
D’autres projets similaires ont été lancés aux États-Unis : par exemple la centrale de Palisades, dans le Michigan bénéficie d’une aide fédérale de 2,5 milliards de dollars pour son redémarrage avec la société Holtec. ■