« Appréhender le coût de Cigéo est un exercice complexe »

Nommé Directeur général de l’Andra le 23 octobre 2014, Pierre-Marie Abadie a trouvé le projet Cigéo sur son nouveau bureau. Ce centre de stockage en profondeur doit accueillir les déchets de haute et moyenne activité à vie longue. Entretien.
Cigéo est-il un projet indispensable ?
Pierre-Marie Abadie : Qu’on aime ou non le nucléaire, il faut traiter les déchets qui sont déjà produits. 30 % des déchets de haute activité et 60 % des déchets de moyenne sont déjà là. Il faut donc trouver des solutions dans la très longue durée et mettre à l’abri les générations futures de la dangerosité des déchets. La seule solution qui existe aujourd’hui, c’est le stockage en profondeur, c’est le projet Cigéo.
Combien coûte Cigéo ?
P.-M. A : Appréhender le coût de Cigéo est un exercice complexe qui ne peut pas se résumer en un chiffre. Et ceci pour deux raisons. La première est qu’on regarde le projet sur l’ensemble de sa durée de vie. Or, pour le viaduc de Millau, on n’a jamais estimé ce que coûterait la refonte du goudron ou du béton dans 150 ans ! La deuxième difficulté, c’est que l’on cherche à répondre à trois questions de natures différentes : peut-on se payer l’objet ? Est-ce que l’Andra dispose d’un outil pour piloter le coût du projet ? Et, quel est l’impact du projet sur les comptes des exploitants en termes de provisions ?
La version intégrale de l’interview de Pierre-Marie Abadie sur le blog de la SFEN https://www.youtube.com/watch?v=kFNmhV6wkTQ