À Zaporijia, les agents de l’AIEA identifient des mines antipersonnel aux abords de la centrale
[Article mis à jour le 25 juillet]
Lundi 24 juillet, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a communiqué que ses agents sur place avaient identifié des mines antipersonnel directionnelles dans la zone tampon entre les barrières internes et externes.
« Comme je l’ai indiqué précédemment, l’AIEA a eu connaissance de la pose antérieure de mines à l’extérieur du périmètre du site et à certains endroits à l’intérieur de celui-ci. Notre équipe a fait part de cette constatation [aux équipes de, ndr] la centrale, qui ont répondu qu’il s’agissait d’une décision militaire, prise dans une zone contrôlée par l’armée », a déclaré le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi.
L’AIEA assure toutefois que « la détonation de ces mines ne devrait pas affecter les systèmes de sûreté et de sécurité nucléaires du site », mais pour autant, l’agence dénonce la présence de tels matériels sur le site. Aucune mine n’a encore été identifiée à l’intérieur du périmètre, contrairement aux rumeurs des dernières semaines.
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[Mise à jour le 7 juillet] Ces derniers jours, les Ukrainiens accusent les forces russes d’avoir miné la centrale de Zaporijia, ce que Moscou dément. Sur place les observateurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) assurent ne pas avoir trouvé de traces d’explosifs sans néanmoins avoir eu, pour l’instant, accès à l’ensemble du site.
Depuis quelques jours, la situation est confuse en Ukraine autour du cas de la centrale de Zaporijia. Les deux belligérants s’accusent mutuellement de vouloir porter atteinte à l’intégralité des six réacteurs nucléaires. Les autorités russes ont alerté que les forces ukrainiennes allaient lancer des offensives sur le site. De son côté le Président ukrainien Zelenski assure que des explosifs et des mines ont été installés sur place, en particulier sur le toit des réacteurs 3 et 4. La centrale comptant cinq sur six réacteurs.
Des mines placées sur le toit d’un bâtiment réacteur ne pourraient vraisemblablement ne causer que peu de dégâts aux installations. L’AFP rapporte des propos de l’armée ukrainienne qui explique que « Leur détonation ne devrait pas endommager les générateurs, mais donner l’impression de bombardements depuis le côté ukrainien ». Pour autant, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) prend ces menaces au sérieux.
Aucun explosif découvert
Les agents sur place « ont inspecté ces derniers jours et ces dernières semaines des parties de l’installation – notamment certaines sections du périmètre du grand bassin de refroidissement – et ont également effectué des visites régulières sur le site, sans observer jusqu’à présent d’indications visibles de la présence de mines ou d’explosifs », a déclaré le directeur général Rafael Mariano Grossi le 5 juin.
Ce vendredi 7 juillet, de nouvelles autorisations ont été délivrées à l’agence onusienne. Rafael Grossi explique : « À la suite de nos demandes, nos experts ont obtenu un accès supplémentaire au site. Jusqu’à présent, ils n’ont pas vu de mines ou d’explosifs. Mais ils ont encore besoin d’un accès supplémentaire, notamment aux toits des réacteurs 3 et 4 et à certaines parties des salles des turbines. Je garde l’espoir que cet accès leur sera bientôt accordé ».
Eau et électricité
Dans un même communiqué, l’AIEA a fait un point sur la situation de l’approvisionnement en eau du réacteur, remis en question depuis la destruction du barrage de Kakhovka le 6 juin dernier. « (Les experts) ont visité la vanne d’isolement qui sépare le bassin de refroidissement de ce qui reste du réservoir de Kakhovka après la destruction du barrage en aval il y a un mois. La vanne a été renforcée par des contrepoids et du sable et il ne semble pas y avoir de fuite d’eau de l’étang », explique l’agence.
Cette étanchéité est essentielle car désormais la centrale ne peux plus pomper son eau directement depuis le réservoir du barrage dont le niveau est trop bas. Elle doit utiliser ses propres ressources. A commencer par les bassins fontaines qui sont des systèmes d’aspersion et ont une autonomie de plusieurs semaine. Pour sa part, le grand bassin de rétention d’eau, dont le niveau est stable à environ 16,54 mètres, il peut subvenir au besoin de refroidissement du site pendant plusieurs mois étant donné que les six réacteurs sont désormais arrêtés. Cinq en arrêt à froid et un en arrêt à chaud.
Par ailleurs, la centrale a de nouveau perdu sa connexion au réseau électrique avec la coupure de la ligne de 750 kV et a dû utiliser la ligne de secours de 330 kV. Si cette fois-ci la centrale ne s’est pas retrouvée complètement isolée, la situation s’est tout de même produite sept fois depuis le début du conflit. ■