Une mission imminente de l’AIEA à la centrale de Zaporijia

Alors que les bombardements se multiplient aux alentours de la centrale de Zaporijia, une installation nucléaire ukrainienne occupée par les forces russes, Vladimir Poutine a accepté une mission d’inspection de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA). Les conditions techniques de cette mission devraient être définies dans les jours qui viennent.
Ces derniers jours ont vu se multiplier les tensions autour de la centrale de Zaporijia dans le sud-est de l’Ukraine. Des actes de guerre ont été enregistrés à proximité de la plus grande centrale d’Europe, dont deux des six réacteurs sont en fonctionnement. Kiev et Moscou s’accusent mutuellement d’être à l’origine de ces frappes. Si des dégâts légers ont été enregistrés sur des installations annexes (ligne haute tension, capteurs de radioactivités, site d’entreposage à sec), « les dommages induits par les tirs d’obus contre la centrale n’ont eu qu’un impact limité et n’ont pas provoqué de situation accidentelle sur l’un des 6 réacteurs et les piscines de combustible usé associées », explique dans un communiqué Wenra, le groupement des autorités de sureté nucléaire européenne.
Cependant, elle ajoute que « aucune centrale nucléaire n’a jamais été conçue pour prendre en compte les dommages potentiels dus à la guerre dans sa démonstration de sûreté ». De son côté l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) affirme : « Il est urgent de faire baisser la tension et de prendre les mesures nécessaires pour contribuer à assurer la sûreté et la sécurité nucléaires et prévenir toute conséquence radiologique pour la population et l’environnement. L’AIEA peut jouer un rôle indispensable à cet égard », a-t-il déclaré.
I’ve told #UNSC today that the situation at #Zaporizhzya NPP was alarming. Military actions jeopardizing nuclear safety and security must stop immediately. An @iaeaorg mission would allow us to carry out needed technical activities and provide a stabilizing influence.
— Rafael MarianoGrossi (@rafaelmgrossi) August 11, 2022
Depuis plusieurs mois, l’agence appelle à mener une inspection sur le site de la centrale. Les informations venant de ce site sont aux mieux parcellaires. À date, la centrale est sous contrôle russe, mais est toujours opérée par le personnel ukrainien. Un pas a été fait dans la bonne direction, vendredi 19 août, à l’occasion d’un entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron. Le dirigeant russe aurait accepté, selon les autorités françaises, que les inspecteurs de l’AIEA puissent effectuer leur visite depuis le territoire tenu par l’Ukraine. Une condition sine qua none posée par Kiev.
Un cessez-le-feu
« Le président de la Fédération de Russie a dit au Président français qu’il était d’accord avec le déploiement de cette mission dans les termes discutés », a indiqué l’Élysée dans un communiqué officiel. Les deux dirigeants doivent s’entretenir de nouveau dans les jours à venir, une fois que les aspects techniques de la mission seront définis. Outre cette dimension de sûreté, la présence d’une équipe de l’AIEA sur place menée par le directeur général Rafael Grossi permettra de mettre en place un cessez-le-feu et de refaire descendre la tension sur place. Au terme de la mission, l’équipe d’experts devrait émettre une série de recommandations sur place.
Dimanche 21 août, les présidents Joe Biden et Emmanuel Macron, le chancelier Olaf Scholz et le Premier ministre Boris Johnson se sont entretenus au téléphone. Au terme de leur échange, ils ont demandé de nouveau l’envoi « rapide » sur place d’une mission des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique. ■