Transition écologique: indispensable nucléaire - Sfen

Transition écologique: indispensable nucléaire

Publié le 7 novembre 2017 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Pour tenir ses objectifs climatiques, la France aura besoin de l’énergie nucléaire. C’est en substance ce que l’on peut lire entre les lignes du rapport prévisionnel de RTE et de la déclaration de Nicolas Hulot. 

Objectif numéro 1 : la réduction des émissions de CO2

La loi sur la transition énergétique dessine plusieurs objectifs dont certains sont contradictoires. Par sa déclaration, le ministre de la transition écologique et solidaire, établit une hiérarchie en fixant comme principal objectif la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En pleine COP23, Nicolas Hulot a ainsi annoncé sa volonté d’ « imposer [à la France] une cure de désintoxication » des énergies fossiles pour lutter contre le changement climatique.  


Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50 %, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques. (N. Hulot)


C’est au regard de cette priorité que le Ministre a indiqué que la diminution de la part du nucléaire en 2025 – comme le prévoyait la loi – était intenable. Il faudra donc choisir entre la sortie des fossiles ou la réduction de la part de l’atome. « Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50 %, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques. Et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon et probablement que si on voulait s’acharner sur cette date, il faudrait même rouvrir d’autres centrales thermiques ».

Le Ministère ne remet pas pour autant en cause l’objectif de 50 % et étudie les mesures pour y parvenir (fermeture de centrales).

RTE confirme la position de Nicolas Hulot

Dans son rapport prévisionnel, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE a montré qu’une diminution de la part du nucléaire en 2025 entraînerait une hausse des émissions de gaz carbonique. « L’atteinte de l’objectif des 50 % de nucléaire dans la production d’électricité en 2025 conduit systématiquement à une augmentation des émissions de CO2 du système électrique français ».

Pour pallier la variabilité de la production d’électricité renouvelable, des énergies complémentaires (back up) sont nécessaires. Aujourd’hui, le nucléaire remplit cette mission. Pour compenser sa diminution, 11 GW des centrales à gaz seront nécessaires ainsi que le maintien de la production de charbon au-moins jusqu’en 2025, estime RTE. Or, dans son plan climat annoncé en juillet, le gouvernement a prévu de mettre fin à la production électrique à partir du charbon d’ici à 2022… 


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En plus des enjeux climatiques, la politique énergétique doit veiller à maintenir la sécurité d’approvisionnement. A ce titre, RTE a placé l’hiver qui arrive « sous surveillance », signifiant qu’il nécessitera une vigilance particulière pour faire face à des conditions climatiques « hors normes ». Cet épisode rappelle la nécessité de disposer de moyens de production fiables et programmables comme le nucléaire. 

La France, un leader climatique qui s’ignore

Comme le rappelle le Commissariat générale au développement durable, les émissions unitaires de CO2 pour la production d’électricité sont très élevées (plus de 400 g CO2 /kWh) dans les pays où la filière charbon reste importante, comme l’Allemagne (où se tient la COP23…). Elles sont plus faibles dans les pays qui ont développé des synergies entre nucléaire et renouvelables comme en France où 94 % de l’électricité est décarbonnée, faisant de l’Hexagone le pays le moins émetteur des pays du G7. Alors que les pays du monde entier sont réunis pour trouver les moyens de lutter contre le changement climatique, la France pourrait être une source d’inspiration. 


Par Boris Le Ngoc, SFEN

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