Pourquoi les tarifs de l’électricité augmentent ?
En juin, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) avait recommandé au Gouvernement une hausse de 7,6 % des tarifs de l’électricité pour l’année 2013. La semaine denière, le Gouvernement a pris sa décision et a augmenté de 5 % lesdits tarifs. Décryptage.
En 5 ans, les coûts de production et de commercialisation d’EDF ont augmenté de 25 %
Pendant la période 2007 – 2012, les coûts de production et commercialisation ont en moyenne augmenté de 4,5 % chaque année. Les deux principaux facteurs qui expliquent cette hausse :
- Les dépenses liées au soutien des énergies renouvelables (ENR) sont élevées. La loi oblige EDF à acheter en priorité l’électricité produite par les ENR, une électricité pourtant plus chère à produire que celle issue des centrales nucléaires. La contribution au service public de l’électricité (CSPE) doit permettre de compenser EDF des charges liées aux subventions des ENR. Cependant, en raison de la différence entre la CSPE facturée au consommateur et les coûts réels des ENR, le manque à gagner pour EDF s’élève à 5 milliards d’euros.
- EDF investit pour moderniser ses installations (barrages hydrauliques, centrales thermique à flamme et centrales nucléaires). Par ailleurs, suite à la catastrophe naturelle de Fukushima, d’importants travaux ont été engagés pour renforcer le niveau de sureté des centrales nucléaires et garantir la sécurité aux populations.
Les tarifs de l’électricité doivent couvrir les coûts de production et de commercialisation
La loi indique que les tarifs de l’électricité doivent couvrir les coûts de production, de commercialisation et d’acheminement. Dès lors, une hausse des coûts doit entraîner une hausse des tarifs réglementés. Cependant, en 2012, la loi n’a pas été respectée et un écart de près de 1,5 milliard d’euros ente les coûts et les tarifs de l’électricité a été constaté. C’est la raison pour laquelle la CRE préconisait dans son rapport de juin une augmentation des tarifs de 7,6 % de manière à compenser ce déficit. Cependant, malgré cette hausse, rappelons que les ménages français continuent de bénéficier d’un prix de l’électricité compétitif qui est de 30 % moins chère que la moyenne européenne. Cette situation n’est pas en passe de s’arrêter en témoigne le rapport de la Cour des Comptes de janvier 2012 qui indique que les investissements pour allonger la durée d’exploitation des centrales (55 milliards d’euros) contribueront à faire baisser le coût de la production nucléaire.