SMR : Newcleo prête à équiper des plateformes pétrolières avec des petits réacteurs nucléaires
L’italien Newcleo a signé début septembre un accord de collaboration avec le groupe de services pétroliers Saipem. Les deux sociétés s’associent pour développer la production d’énergie bas carbone à destination des plateformes offshore grâce de petits réacteurs modulaires.
Le porteur de projets de SMR Newcleo lance avec le parapétrolier Saipem (ex-branche services de la major Eni) une étude de faisabilité pour fournir de l’électricité et de la chaleur à des plateformes offshore, dans une industrie pétrolière avide de solutions pour réduire les émissions carbone associées à ses activités amont (extraction). En parallèle, la jeune pousse espère clôturer une levée de fonds à un milliard d’euros d’ici à la fin d’année, tandis que l’examen de ses demandes d’autorisation progresse auprès des autorités de régulation.
Saipem est le second acteur du monde des hydrocarbures à conclure un partenariat avec Newcleo, après le britannique Vivaro Energy au printemps dernier. Ce petit acteur exploitant en mer du Nord souhaite équiper certaines de ses sites et a également pris des parts dans l’entreprise. Les études techniques lancées avec ces deux partenaires se concentrent sur la possibilité de mettre à disposition de petits SMR pour une ou plusieurs plateformes, en connectant ou non le réacteur à la côte. Elles envisagent aussi, à terme, le développement d’unités flottantes. Newcleo avance que sa technologie de réacteurs à neutrons rapides refroidie au plomb présente des avantages en matière de taille, de mobilité et de sécurité pour les contraintes propres à l’environnement offshore.
Une nouvelle levée de fonds
Après avoir levé plus de 400 millions d’euros depuis sa création en 2021, Newcleo espère porter ses financements à un milliard d’euros d’ici fin 2024. Employant déjà près de 600 personnes, la startup entendrait, selon l’Usine Nouvelle, investir près de 200 millions d’euros dans une usine de production de combustible. Elle a également conclu cette année un partenariat stratégique et industriel avec sa concurrente française Naarea, afin de combiner leurs forces dans les négociations pour l’accès au combustible usé des centrales françaises et aux ressources de recherche et développement du CEA.
Startup italienne enregistrée à Londres, Newcleo axe pourtant ses projets de développement sur la France. Lauréate d’une des premières subventions pour les projets de réacteurs innovants dans le cadre du programme France 2030, elle s’est associée avec Orano pour le développement de sa production de combustible et entend construire en France son premier réacteur test de 30MWe. Fin juin, l’ASN et l’IRSN ont validé la phase préparatoire du processus d’autorisation pour les projets d’infrastructure de Newcleo. Les Echos évoquent même l’hypothèse considérée par l’entreprise de relocaliser son siège en France. ■