La SFEN signe un accord avec son homologue polonais, la PTN - Sfen

La SFEN signe un accord avec son homologue polonais, la PTN

Publié le 2 décembre 2013 - Mis à jour le 28 septembre 2021

Le 28 novembre 2013, la Société française d’énergie nucléaire (SFEN) et son homologue, la Polskie Towarzystwo Nukleoniczne (PTN) ont signé un accord de coopération. D’une durée de cinq ans, cet accord permettra comme le précise Dominique Minière, Président de la SFEN, de « favoriser les échanges et les avancées » entre les professionnels français et polonais du secteur.

Cet accord institue également l’échange d’articles scientifiques parus dans les revues éditées par les deux Sociétés, à savoir la Postępy Techniki Jądrowej pour la PTN et la Revue Générale Nucléaire pour la SFEN. In fine, cet accord permettra « de contribuer à l’optimisation du processus de développement de l’énergie nucléaire en Pologne » comme le précise le Dr Zimek, Président de la PTN.  

La PTN, une société savante nucléaire dans un pays charbonnier

Du fait de l’abondance de ses ressources charbonnières, la production électrique polonaise est actuellement largement dominée par cette énergie fossile. Le charbon et le lignite représentent plus de 82 % du mix électrique du pays. Ces ressources assurent à la Pologne une certaine indépendance énergétique. Cependant, la demande est telle que les importations de houille ont dépassé depuis 2008 les exportations… Face à ces nouvelles difficultés et consciente de la nécessité de réduire son empreinte carbone, la Pologne souhaite diversifier son mix énergétique. Raison pour laquelle, depuis quelques années déjà, son regard se porte sur l’énergie nucléaire. Un programme a été annoncé et une première unité devrait voir le jour en 2025.  

L’opinion publique polonaise et l’énergie nucléaire

C’est depuis longtemps que la Pologne réfléchit à l’utilisation de l’énergie nucléaire. Début des années 1980, la Pologne avait entrepris la construction d’une centrale dans le nord du pays à Zarnowiec, Cependant, le traumatisme de l’opinion publique polonaise face à l’accident nucléaire de Tchernobyl fit avorter le projet. A cette époque, seuls 30 % des Polonais se déclaraient favorables à l’énergie nucléaire, quelques années plus tard, en 2009, ils étaient 50 %.

Cependant, le tsunami de Fukushima et l’accident nucléaire qui en a découlé dessinent une nouvelle évolution. Selon les dernières enquêtes d’opinion, 40 % des Polonais se déclarent favorables au nucléaire. Outre les risques d’accidents, l’opinion publique est très sensible à la question de la gestion des déchets radioactifs.  

L’engagement vers le nucléaire s’affirme progressivement

Dans le cadre de son programme nucléaire, les acteurs de la filière : les universités, les centres de recherche ou encore l’électricien PGE, s’organisent. A l’Université de Technologie de Varsovie ou à l’Académie des Mines à Cracovie, de nouvelles formations naissent qui permettent aux jeunes qui le souhaitent de s’orienter dans les métiers du nucléaire. Même dynamisme du côté des centres de recherche comme le Centre national pour la recherche nucléaire (Swierk) ou l’Institut de Physique Nucléaire (PAS). En plus de cela, d’étroites collaborations se sont nouées entre les centres de recherche polonais et le CEA. Quelques exemples :

  • 2009 : une vingtaine de scientifiques polonais ont ainsi participé au « Tour de France » des plus importants sites nucléaires français.
  • 2010 : des scientifiques polonais ont reçu une formation intensive de douze semaines à l’Institut des sciences et techniques nucléaires (INSTN) de Saclay.
  • 2011 : treize enseignants polonais ont été accueillis par les entreprises et laboratoires français pendant douze semaines.

PGE (Polska Grupa Energetyczna), l’électricien polonais, a annoncé vouloir raccorder au réseau électrique environ 3 000 MWe d’origine nucléaire. Une première unité devrait entrer en service dès 2025 sur l’un des trois sites présélectionnés, à savoir : Choczewo, Gaski, et Żarnowiec. En amont de ce futur chantier, PGE travaille en collaboration avec les entreprises internationales du secteur comme EDF avec qui elle a signé en 2009 un partenariat.

Enfin, le programme nucléaire polonais peut compter sur le support de la PTN ! Une société savante dont l’ambition est de créer un contexte favorable au développement de l’énergie nucléaire sous ses différentes formes : énergétique, industrielle, médicale et agricole. Poursuivant cet objectif, la PTN organise de nombreux colloques et apporte son soutien à la recherche scientifique en récompensant les productions de jeunes chercheurs. La PTN travaille également à l’amélioration des connaissances du grand public dans le domaine de l’énergie nucléaire.

Des actions soutenues par les Européens (à travers l’European Nuclear Society) et en particulier les sociétés savantes belge et française, ainsi qu’américaine avec lesquelles la PTN a noué de solides partenariats.

   

Par la rédaction