Les deux raisons qui expliquent le moindre impact du nucléaire sur la sécurité des personnes - Sfen

Les deux raisons qui expliquent le moindre impact du nucléaire sur la sécurité des personnes

Publié le 11 mars 2013 - Mis à jour le 28 septembre 2021

On note souvent de la surprise, voire de l’incrédulité chez les personnes du public lorsqu’on indique que de toutes les grandes sources d’énergie, c’est le nucléaire qui provoque, proportionnellement, le moins d’accidents et qui entraîne le moins de victimes. Les statistiques mondiales montrent que l’électronucléaire a fait moins de morts en 50 années d’exploitation que les autres grandes sources électrogènes n’en font en une seule année (1).

Sans entrer dans le détail de ces statistiques, il faut relever que la plus grande source d’électricité mondiale, le charbon, coûte chaque année environ 10 000 morts par accidents miniers et plusieurs milliers de victimes de la silicose. Les accidents dus au gaz et au pétrole ainsi que les ruptures de barrages hydroélectriques augmentent lourdement ce bilan que l’on peut chiffrer – hors maladies – entre 10 000 et 15 000 morts par an.  Par rapport à ces dommages le détriment dû au nucléaire est faible.

Cette moindre « dangerosité » du nucléaire par rapport aux énergies traditionnelles s’explique fort logiquement. Elle tient à deux raisons essentielles :

  • Le nucléaire manipule et transporte des matières, certes potentiellement dangereuses mais de volumes infiniment plus réduits que les énergies fossiles : là où sont requis, par exemple, des millions de tonnes de charbon ou de pétrole, le nucléaire, pour une production d’électricité égale,  n’a besoin que de quelques centaines  de kilos d’uranium. Cette énorme différence d’échelle réduit considérablement le nombre et l’ampleur des opérations à effectuer et réduit donc les risques.
  • Le risque nucléaire se manifeste quasi-exclusivement par l’exposition aux rayonnements (même s’il ne faut pas exclure des risques de réaction explosive susceptible de faire des victimes directes dans certains laboratoires ou usines  – mais ce cas de figure est  rarissime). L’organisation de la protection contre cette radioactivité est plus efficacement gérable que les dangers multiples inhérents aux énergies classiques. Ces dangers sont diversifiés, renvoyant principalement à quatre types d’accidents pouvant être particulièrement dommageables : coups de grisou, explosions, incendies, ruptures de barrages. Les dommages entraînés par ces énergies sont d’autant plus lourds que les quantités de matières extraites, manipulées et transportées sont énormes et impliquent un très grand nombre de travailleurs et une très grande multiplicité d’opérations.

Il ne faut donc pas s’étonner du fait que  les statistiques mondiales sur les risques comparés des différentes énergies – ainsi que les études établies par des instances nationales ou internationales sur ce thème – traduisent ces réalités et montrent que le nucléaire est, parmi les grandes sources d’électricité, celle qui a le moins d’impact sur la sécurité des personnes par kilowattheure produit.

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Une étude fait référence dans ce domaine : « Severe accidents in the energy sector », réalisée par l’Institut Paul Scherrer pour l’Office fédéral suisse de l’énergie ; nov 1998. Les statistiques et études régulièrement établies par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) peuvent être également consultées ainsi que les études menées par l’Union Européenne sur les coûts externes des différentes énergies. Voir aussi, pour la France,  les Avis et Recommandations de l’Académie des Sciences (2012) et de l’Académie de Médecine (2003).

Par la rédaction