« Il n’est pas question d’investir dans le magasin pour l’instant » (Fessenheim) - Sfen

« Il n’est pas question d’investir dans le magasin pour l’instant » (Fessenheim)

Publié le 10 avril 2018 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Situées dans des territoires ruraux, les centrales nucléaires en sont généralement les principaux employeurs. Comme toute activité industrielle, une centrale nucléaire favorise le développement économique d’un territoire faisant émerger un tissu de PME (emplois « indirects ») et générant une activité dans d’autres secteurs (emplois « induits ») : restauration, hébergement, commerces, santé, administration, loisirs, etc. Selon l’INSEE, la centrale de Fessenheim fait ainsi vivre plus de 5 000 personnes entre Mulhouse et Colmar. Portraits de ces hommes et de ces femmes.

Pour Olivier Porcu, gérant du Super U de Fessenheim et deuxième employeur derrière EDF, l’avenir se prépare depuis 2012. « Dès les résultats des élections présidentielles de 2012 nous avons commencé à anticiper l’éventuelle fermeture de la centrale. » Quelques mois avant pourtant, en novembre 2011, la grande surface achevait ses derniers travaux d’agrandissement. « Cet arrêt est surprenant. Les salariés ne comprennent pas pourquoi la centrale va fermer. On l’a tous visitée, elle paraît nickel ». Olivier Porcu s’inquiète aussi pour l’avenir des infrastructures. « Grâce à la centrale, Fessenheim bénéficie de tous les équipements nécessaires. Si rien n’est fait, ça va disparaître, les services publics vont en pâtir. » Le gérant montre le collège, à 100 mètres du magasin : « Avec l’arrêt de la centrale, combien des 400 élèves vont partir ? Ça risque de créer un vide pour le territoire. »

Le gérant appréhende l’avenir. « On risque dans un premier temps de souffrir, c’est clair. » Parmi les 90 personnes qu’emploie la grande surface, 70 % sont des femmes. « Certains de nos employés ont des conjoints qui risquent de partir. Nous allons, de fait, avoir des pertes de compétences. » « On ne recrute pas et il n’est pas question d’investir pour l’instant dans la structure. » Pourtant, Olivier Porcu ne se décourage pas : « Depuis 2012 on prépare notre avenir économique. Nous regardons notamment vers l’Allemagne », où le gérant travaille à trouver de nouveaux clients : « On va continuer à développer notre professionnalisme au quotidien et à travers la formation, notamment en renforçant nos compétences linguistiques en allemand. »

Fessenheim : regard sur les emplois indirects et induits


Par la rédaction