Portrait : Jérôme Brun, chef d’installation - Sfen

Portrait : Jérôme Brun, chef d’installation

Publié le 29 février 2016 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Responsable du pastillage à l’usine Areva de Romans, Jérôme Brun vit à 100 à l’heure ! Embauché fin 2004 à Romans, il connaît les moindres recoins de l’installation. C’est avec fierté et enthousiasme qu’il parle de son métier et de l’énergie nucléaire. Portrait d’un homme aux talents multiples. 

Devenir chef d’installation, c’est un parcours de formation. On est sur toutes les problématiques : sûreté, finance, sécurité, management… Avec la délégation d’une partie des responsabilités du directeur de l’usine » détaille Jérôme Brun. Étudiant, il se destinait à la médecine nucléaire « en radiothérapie, pour soigner les cancers ». Mais c’est finalement en radioprotection qu’il s’est spécialisé. Il débute sa carrière « dans [sa] voiture, avec sa Babyline[1]». Salarié d’entreprises prestataires d’EDF, il intervient dans les centrales nucléaires, pour vérifier les matériels et les personnes en sortie de zone contrôlée. C’est en 2004, alors qu’il est chef de chantier radioprotection et sécurité pour Gamma Assistance à la centrale de Cruas (Drôme), qu’il est embauché par AREVA comme responsable sécurité et radioprotection de l’usine de Romans. Il a aussi assuré des responsabilités de protection du site et mis en place les normes de protection de la matière nucléaire, manageant une équipe d’une soixantaine de personnes.

« Et puis mon chef m’a proposé de devenir chef d’installation, alors j’ai suivi la formation interne » sourit Jérôme. Il a dirigé l’unité de traitement des effluents et déchets. Puis l’envie de travailler en production le rattrape. Jérôme fait « [ses] premières armes au crayonnage, à l’assemblage, aussi comme chef de production, avec des contraintes de livraison client, de délai, de qualité… C’est très valorisant ». En 2014, il intègre l’atelier Pastillage : « On venait d’avoir un événement significatif sûreté niveau 2. C’était dur, on était dans l’œil de -l’Autorité de sûreté nucléaire » se souvient-il. Le pastillage, « c’est l’atelier qui fait la cadence de l’usine. C’est 6 équipes de 12 personnes postées en 2 ou 3X8 et une équipe méthodes ». Le chef d’installation n’a pas une approche technique : « J’essaie d’embarquer les gens pour avancer dans le bon sens. C’est le côté passionnant du métier : faire cohabiter des responsabilités importantes et essayer de responsabiliser chacun au maximum ».

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Jérôme Brun présente le programme de la journée à ses équipes

Il aime cette usine qu’il trouve « attachante, avec une vraie identité ». Et surtout « chacun peut mettre sa patte au système pour permettre de progresser ». Le changement annoncé dans l’actionnariat d’AREVA NP, EDF devenant majoritaire, ne l’inquiète pas : « Le site a eu plusieurs propriétaires : CERCA, Péchiney, FBFC, AREVA… On est confiants dans l’avenir et on a envie de relever les challenges. Notre situation nous donne la responsabilité de réussir ». Mais Jérôme est certain d’une chose : « Je suis un pur produit nucléaire ! J’ai fait ça toute ma vie. Je ne me vois pas quitter cette filière » et rappelle que « cette énergie est nécessaire. Elle répond à des problématiques environnementales. Le choix de la France a été le bon. Je suis fier d’être un salarié du nucléaire ! »

À bientôt 38 ans, Jérôme est aussi actif en dehors de son installation. Très impliqué dans la vie locale, il préside l’association de parents d’élèves de l’école de ses deux fils. Pour se vider la tête, il court. Et surtout, à ses quelques heures perdues, il est batteur des Mandrinots[2], un groupe ardéchois de rock celtique. La première quinzaine d’août, il ne faudra pas le chercher à Romans : il se produira avec son groupe au Festival interceltique à Lorient ! 


La Babyline est un dosimètre portable utilisé pour mesurer la radioactivité.

Découvrez les Mandrinots, dignes héritiers de Mandrin, et leur musique vitaminée sur www.lesmandrinots.com