Pierre-Marie Abadie confirmé à la présidence de l’ASN : cap sur la fusion avec l’IRSN

Auditionné par les parlementaires, Pierre-Marie Abadie, nouveau directeur de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), a exposé son programme d’action ambitieux pour l’organisme indépendant. Il a défendu la nécessité de la fusion à venir entre l’ASN et l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), prévue pour le 1er janvier 2025.
Après un vote conjoint du Sénat et de l’Assemblée nationale, les parlementaires ont confirmé, le mercredi 23 octobre, la nomination de Pierre-Marie Abadie à la présidence de l’ASN. Sur les 61 suffrages exprimés, 44 ont voté en faveur de sa nomination et 17 s’y sont opposés. Les élus ont unanimement salué « l’expérience et l’expertise » du candidat, actuellement directeur général de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).
✅ Avis favorable du Parlement sur la nomination de Pierre-Marie Abadie aux fonctions de président de l’Autorité de sûreté nucléaire. #DirectAN pic.twitter.com/jqGbvSSWEX
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) October 23, 2024
Il succèdera à Bernard Doroszczuk dont le mandat s’achève le 12 novembre prochain. Son premier défi sera d’orchestrer la fusion entre l’ASN et l’IRSN, pour former la nouvelle entité : l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR), opérationnelle à partir de janvier 2025. Cette réforme, adoptée par le Parlement et promulguée en mai 2024, a pour objectif d’accroître l’efficacité du régulateur dans le cadre de la relance nucléaire en France.
Une fusion progressive et structurée
Lors de son audition, le futur président de l’ASN a exposé un plan d’action détaillé pour mener à bien cette fusion, avec des objectifs progressifs « à un an, deux ans et quatre ans ». Pierre-Marie Abadie a insisté sur la nécessité d’achever cette transformation dès le 1er janvier 2025, afin de lever toute incertitude pour les salariés concernés. Il a précisé que, dans un premier temps, « les directions et les processus seront simplement juxtaposés, sans changement immédiat », garantissant ainsi une transition en douceur pour les équipes de l’ASN et de l’IRSN. La construction de la nouvelle organisation se déroulera sur un an, avec des ajustements prévus sur une période de quatre ans.
« Au 1er janvier 2025, nous serons tous nouveaux au sein de l’ASNR : chacun viendra avec sa culture, son métier, ses forces et ses inquiétudes. Il faudra accueillir les doutes, sans les ignorer », a affirmé Pierre-Marie Abadie. Il a également souligné l’importance de préserver les compétences et la rigueur des équipes tout en renforçant la cohérence des missions de cette nouvelle structure.
Un défi incontournable mais délicat
Lors de son intervention devant la Commission du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, Pierre-Marie Abadie a souligné que cette fusion est cruciale pour répondre aux défis majeurs du secteur nucléaire, notamment l’extension de la durée de vie des réacteurs et le développement des nouveaux réacteurs EPR2. « Ce modèle intégré offrira une meilleure cohérence stratégique, une gestion optimisée des compétences et des processus plus rigoureux », a-t-il expliqué. Il a également réitéré que la sûreté nucléaire restera une priorité absolue, assurée avec la même rigueur et indépendance.
Pierre-Marie Abadie a également insisté sur l’importance de la transparence et du dialogue avec le public : « La transparence et l’engagement avec la société resteront au cœur des valeurs de l’ASN et le seront également pour l’ASNR. » Il a précisé que l’une des améliorations clés apportées par la nouvelle organisation sera la publication des expertises de manière plus structurée, pour éviter toute confusion. « La publication successive des contributions pouvait donner une impression de cacophonie », a-t-il expliqué.
Des valeurs communes pour un projet ambitieux
Au-delà des aspects techniques, Pierre-Marie Abadie a souligné l’importance des valeurs partagées entre les deux institutions, qui seront à la base de la réussite de la fusion. « Au-delà des différences culturelles qui feront la richesse de l’ASNR, les équipes partagent des valeurs communes qui devront être cultivées pour devenir le socle de cette nouvelle autorité. Elles serviront sa mission première : la sûreté et la radioprotection », a-t-il déclaré. Parmi ces valeurs figurent la rigueur, la compétence, l’indépendance et la transparence, des principes qui guideront la nouvelle entité dans ses responsabilités futures. ■