Le parc nucléaire dans le monde: état des lieux - Sfen

Le parc nucléaire dans le monde: état des lieux

Publié le 5 septembre 2013 - Mis à jour le 28 septembre 2021

Actuellement dans le monde, cinq modèles de réacteurs nucléaires existent. Le modèle le plus utilisé est le réacteur à eau pressurisée (REP) que l’on retrouve notamment en France.  En juin 2012, l’âge moyen du parc nucléaire mondial est de 28,5 ans. De nombreux pays envisagent d’étendre la durée d’exploitation de leurs réacteurs nucléaires, c’est notamment le cas aux Etats-Unis où les réacteurs ont été autorisés à fonctionner jusqu’à 60 ans. En France, seule l’Autorité de sûreté (ASN) est à même de décider d’une prolongation de la durée d’exploitation des installations.

Les différents modèles de réacteur nucléaire

Les 435 réacteurs en fonctionnement dans le monde n’utilisent pas la même technologie. Les réacteurs à eau pressurisée (REP) en France sont différents des réacteurs à eau bouillante (REB) japonais et des réacteurs à eau lourde canadiens. Actuellement, cinq « modèles » de réacteur nucléaire existent à travers le monde. Parmi ces cinq modèles de réacteur nucléaire, le REP représente 60 % du parc mondial (273 réacteurs). On retrouve notamment ce modèle dans l’ensemble du parc nucléaire français.

Réacteur à eau pressurisée (REP): L’eau sous pression est à la fois le caloporteur et le modérateur. Le combustible utilisé est de l’uranium enrichi. La vapeur est produite dans un circuit secondaire par l’intermédiaire d’échangeur de chaleur (générateur de vapeur).

Réacteur à eau bouillante (REB): L’eau est aussi le caloporteur, mais elle n’est plus pressurisée. À pression atmosphérique ambiante, elle devient bouillante et produit directement de la vapeur. Le combustible utilisé est de l’uranium enrichi.

Réacteur à eau lourde: L’eau lourde est à la fois le caloporteur et le modérateur. C’est une eau constituée de molécules d’eau dont l’atome d’hydrogène est un atome de deutérium, isotope lourd de l’hydrogène. Le combustible utilisé est de l’uranium naturel.

Réacteur à neutrons rapides (RNR): Ils n’utilisent pas de modérateur et cherchent à exploiter de façon plus complète les propriétés du combustible. Le fluide caloporteur est un métal liquide (tel le sodium) ou un gaz (par exemple l’hélium). Le combustible utilisé est de l’uranium et du plutonium. Ils peuvent générer de la matière fissile. Les réacteurs Phénix et Superphénix en France ont fonctionné avec cette technologie.

Réacteur caloporteur gaz (RCG): L’hélium est le caloporteur. Porté à haute température, il peut alimenter directement la turbine sans échangeur intermédiaire. Il peut permettre la réalisation de centrales de petites tailles (de 100 à 300 MW) et peut également fonctionner avec des neutrons rapides.

L’âge des centrales nucléaires

Le parc nucléaire s’est fortement développé dans les années 80. Durant cette période, 218 réacteurs ont été mis en route -dont 47 aux Etats-Unis, 42 en France et 18 au Japon- soit une moyenne d’un réacteur mis en service tous les 17 jours. A partir de 1995, du fait de l’augmentation de la disponibilité des centrales, peu de nouvelles installations ont été construites. Depuis 2005, 19 GWe ont été mis en service depuis 2005. En juin 2012, l’âge moyen du parc nucléaire mondial est de 28,5 ans. Selon l’Agence internationale IEA, 184 réacteurs ont plus de 30 ans, ce qui représente 42 % du parc mondial. Parmi ces réacteurs, cinq ont été mis en service en 1969 : Beznau 1 (Suisse), Nine Mile Point 1 et Oyster Creek (Etats-Unis) et Tarapur 1 et 2 (Inde).

Une installation industrielle ne vieillit pas, elle s’use. Tant qu’elle n’est pas obsolète économiquement, les pièces usées sont systématiquement remplacées par des pièces neuves souvent de meilleure qualité que les pièces d’origine. C’est ainsi, qu’une centrale nucléaire comme celle Fessenheim, installation la plus ancienne du parc français, ne peut être considérée comme « vieille », étant donné que pendant les dernières visites décennales, celle-ci vient de se voir doter de tout un train de modifications qui la place au meilleur niveau de sûreté et de performances du parc français.

La majorité des réacteurs nucléaires avaient été conçus pour durer au moins 30 ans. Les évaluations réalisées au cours de la production ont montré qu’il était possible de prolonger la durée d’exploitation. C’est ainsi qu’aux Etats-Unis, des certificats ont été donnés à plus de 70 réacteurs nucléaires afin qu’ils puissent être exploités jusqu’à 60 ans (au lieu des 40 ans fixés initialement). En Russie, la durée d’exploitation des réacteurs nucléaires est fixée à 30 ans, le Gouvernement prévoit qu’en cas d’importants aménagements, les réacteurs puissent être exploités au-delà de cette date (entre 15 et 25 ans supplémentaires).

Par la rédaction