Note SFEN : quand décider d’un renouvellement du parc nucléaire français ?

La SFEN publie une nouvelle note technique, dans le cadre de la concertation en cours sur le projet de Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE). C’est la cinquième note que la SFEN publie en 18 mois dans le cadre de la PPE. Elle est le fruit de plusieurs mois de travail de la section technique 8 « Economie et stratégie énergétique » et comprend les résultats d’une étude réalisée pour la SFEN par le Boston Consulting Group (BCG)[1] auprès d’industriels de la filière nucléaire française.
La publication de la note coïncide avec un contexte particulier, celui de l’avis du Groupe permanent d’experts pour les équipements sous pression nucléaires (GP ESPN) concernant les soudures de Flamanville. La question des compétences et de perte d’expérience posées par ces soudures résonne avec les résultats des entretiens conduits par le BCG et analysés dans la note.
On ne peut nier qu’il y a eu une perte d’expérience de la filière, qui n’avait pas construit de réacteurs depuis 15 ans. Pourtant, le chantier de l’EPR de Flamanville a permis de la reconstituer, tout comme les autres projets EPR dans le monde Taishan, HPC et Olkiluoto. D’ailleurs, après Taishan 1, mis en production commerciale en décembre 2018, Taishan 2 devrait produire ses premiers MWh dans les prochaines semaines, démontrant ainsi la fiabilité du produit EPR. Cette situation traduit aussi l’enjeu pour la filière nucléaire française de redonner collectivement leurs lettres de noblesse aux métiers de l’industrie pour susciter des vocations, entretenir ses compétences et, ainsi, continuer à maîtriser ses chantiers et ses installations.
Le projet de PPE publié le 25 janvier précise « qu’il est nécessaire de préserver une capacité de construction de nouveaux réacteurs nucléaires appuyés sur une technologie et des capacités industrielles ». La nouvelle note technique de la SFEN établit la nécessité pour la France de lancer sans tarder un programme de constructions neuves. D’abord pour des questions de calendrier énergétique : il s’agit d’assurer à long terme le socle nucléaire nécessaire pour notre approvisionnement en électricité bas carbone. Aussi pour des questions de calendrier industriel : il s’agit de garantir à la filière la visibilité dont elle a besoin pour permettre aux industriels d’être en capacité de construire aux échéances requises.
Découvrez la note de la SFEN – Avril 2019
Le BCG a effectué, pour le compte de la SFEN, des entretiens à l’automne 2018 auprès de 16 dirigeants d’entreprises, ainsi qu’un sondage quantitatif auprès d’un panel très large d’acteurs de la filière nucléaire.