Le SMR français Nuward voit ses options de sûreté évaluées simultanément par trois Autorités européennes
C’est une première mondiale. Alors que plusieurs pays européens envisagent de déployer un SMR Nuward dans la décennie 2030, trois autorités européennes (France, République tchèque et Finlande) ont évalué conjointement les options de sûreté du réacteur. Le processus est suffisamment prometteur pour que d’ores et déjà trois autres autorités vont se joindre à ce travail.
Fin septembre, le SMR français Nuward était l’objet d’une première mondiale. Trois autorités de sûreté nucléaire ont réalisé une évaluation commune des options de sûreté du réacteur. Ce travail a été présenté, en marge de la 67e Conférence générale de l’AIEA du 25 au 29 septembre à Vienne, par les Autorités française (ASN), finlandaise (STUK) et tchèque (SUJB).
Ce travail a permis d’identifier les questions clés pour l’autorisation future de la construction d’un SMR de Nuward dans les trois pays, que ce soit les divergences et les convergences entre les cadres réglementaires de ces pays. Cette évaluation ne se substitue par pour autant à un futur examen d’autorisation de l’un des régulateurs participants. Renaud Crassous, Président de Nuward, juge que le processus a été positif pour le SMR, car il a permis aux concepteurs du réacteur de bénéficier d’un retour d’information précoce et de discuter des différences entre les réglementations.
Pas de design unique
Il explique que « les régulateurs convergeaient assez facilement ». Mais il ajoute : « il y a aussi la couche sous-jacente de toutes les réglementations nationales concernant des éléments qui ne sont pas nucléaires, comme la réglementation en matière d’incendie ou la taille des portes, qui semble assez simple lorsque nous en parlons, mais qui est très difficile à changer lorsque nous avons une conception complète d’une centrale à la fin et que nous déménageons dans un autre pays ». Il précise : « ce n’est pas une partie dont nous avons discuté dans ce processus, mais elle aura une certaine importance ».
« Nous savons qu’en raison de cette couche sous-jacente, il est toujours illusoire d’avoir une conception unique », explique-t-il encore. Il se réjouit cependant : « les différentes approches de la sûreté, le dossier de sûreté et les approches dans les pays avec lesquels nous avons travaillé nous ont rassurés sur le fait que bon nombre des choix que nous avons faits ont été validés ».
Et a priori la méthode fait des émules puisque, selon Luc Chanial, Secrétaire général de l’ASN, cette première phase d’examen avait été suffisamment réussie pour susciter l’intérêt d’autres régulateurs. Ainsi, dans une prochaine étape, trois autres régulateurs devraient se joindre à la démarche : l’Agence nationale de l’énergie atomique de Pologne (Państwowa Agencja Atomistyki, PAA), l’Autorité suédoise de radioprotection (SSM) et l’Autorité néerlandaise de sûreté nucléaire et de radioprotection (ANVS). ■