[Le nucléaire en chiffres] Une énergie bas carbone… et encore plus en France

Avec la série « Le nucléaire en chiffres », la RGN éclaire les enjeux énergétiques à travers des données clés. Aujourd’hui, intéressons-nous aux émissions de CO2 des différents moyens de production d’électricité, tant à l’échelle mondiale qu’en France.
Selon l’étude Climat Obs’COP 2024[1] d’EDF, 56 % de la population mondiale pense que les réacteurs nucléaires émettent une quantité significative de gaz à effet de serre responsables du changement climatique. En France, ce chiffre atteint 48 %, dont 25 % estiment même que ces centrales génèrent une quantité importante de CO2. Cette idée reçue est pourtant loin de la réalité.
Les chiffres présentés à l’échelle mondiale proviennent du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), tandis que ceux concernant la France sont issus de l’Ademe. Ces résultats ont été obtenus en considérant l’ensemble des émissions et de la consommation d’énergie sur l’ensemble du cycle de vie des installations. Cela comprend donc l’extraction, la fabrication et le transport des combustibles, la construction et la déconstruction des installations industrielles, l’exploitation du réacteur et le traitement des déchets.
Ainsi, le Giec calcule 12geqCO2/KWh et l’Ademe à 6 geqCO2/KWh. On aurait aussi pu prendre le chiffre d’EDF publié en 2022, qui mesure le nucléaire français à 4 grammes de CO2 par kWh. Si dans ces trois cas, nous sommes dans le même ordre de grandeur, comment expliquer la différence du simple au double, voire au triple entre la valeur monde et la valeur France ?
L’impact déterminant du mix électrique
La différence s’explique par les technologies utilisées lors des étapes d’enrichissement de l’uranium et par le mix électrique du pays. L’enrichissement de l’uranium en France est réalisé par centrifugation, une technologie déjà largement moins énergivore que la diffusion gazeuse. De plus, l’empreinte carbone de ce processus dépend du mix électrique du pays où il est réalisé. Or la France dispose d’un mix électrique qui est pour environ 95 % bas carbone. La France entretient donc un cercle vertueux où le nucléaire alimente en électricité bas carbone le process d’enrichissement, lui-même qui alimente la production. ■