[Le nucléaire en chiffres] Les exportations nettes d’électricité en France (2005-2024)

Avec la série « Le nucléaire en chiffres », la RGN éclaire les enjeux énergétiques à travers des données clés. Aujourd’hui, nous nous penchons sur les exportations d’électricité de la France vers ses voisins, qui ont atteint un record en 2024 grâce à la haute performance du parc nucléaire.
Historiquement, la France est un pays exportateur net d’électricité vers ses voisins européens. En 2024, elle a battu son record historique avec 89 TWh exportés. L’article de la RGN « La France bat un record historique d’exportation d’électricité » revient sur cette performance portée par une production nucléaire d’environ 360 TWh, mais aussi par une contribution soutenue des énergies renouvelables et de l’hydraulique. Ainsi, la France s’impose plus que jamais comme le grenier à électrons de l’Europe, tout en garantissant une électricité majoritairement bas carbone. C’est notamment l’Allemagne, dont le mix électrique reste fortement carboné, qui a le plus bénéficié de ces exportations.
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Pourtant, il y a seulement deux ans, la situation était bien différente. En 2022, le phénomène de corrosion sous contrainte avait contraint EDF à mettre à l’arrêt plusieurs réacteurs, faisant chuter la disponibilité du parc à 54 %. La production hydraulique avait également été sévèrement affectée par une sécheresse exceptionnelle, plongeant la France dans une situation d’importation nette d’électricité, une première depuis des décennies. Cette même année, la production nucléaire française avait atteint son niveau le plus bas depuis 1992.
Besoin d’électrification
Sur la période 2005-2024, il est arrivé que la France soit ponctuellement importatrice nette d’électricité, notamment depuis l’Allemagne. Outre-Rhin, le développement massif de l’éolien et du solaire, en complément du parc charbon et gaz, a conduit à des périodes de surproduction et d’exportations à très bas coût, voire à prix négatif.
À l’avenir, si la France parvient à électrifier massivement ses usages (transports, data centers, etc.), la part des exportations pourrait se réduire. Toutefois, à court terme, l’arrivée sur le réseau de l’EPR de Flamanville, dont la mise en pleine puissance est attendue pour l’été 2025, devrait offrir de nouvelles marges d’exportation au pays. ■