Le monde du nucléaire fête les 100 ans de Marcel Boiteux, architecte du parc nucléaire français
Le 9 mai 2022, Marcel Boiteux, ancien patron d’EDF à la manœuvre lors du lancement du parc électronucléaire français, fêtait son centenaire. À cette occasion, le monde de l’énergie nucléaire et des économistes de l’énergie lui rend hommage.
« Aujourd’hui, Marcel Boiteux fête ses cent ans. Notre pays bénéficie encore des bienfaits de décisions prises sous son impulsion. Avec beaucoup de respect et d’admiration, nous lui souhaitons un joyeux anniversaire ». C’est par ces mots que Jean-Bernard Lévy a fêté l’anniversaire de son illustre prédécesseur à la tête d’EDF. L’homme, né le 9 mai 2022 à Niort, a dirigé l’électricien de 1967 à 1987. À ce titre, cet économiste et mathématicien, auteur de nombreux articles sur l’économie de l’énergie, fut l’un des pères et architectes du programme nucléaire français.
Aujourd’hui, Marcel Boiteux fête ses cent ans. Notre pays bénéficie encore des bienfaits de décisions prises sous son impulsion. Avec beaucoup de respect et d’admiration, nous lui souhaitons un joyeux anniversaire. pic.twitter.com/U8ij1bRpJK
— Jean-Bernard Lévy (@J_B_Levy) May 9, 2022
Dans une vidéo de 1968, dénichée sur l’INA par le spécialiste de l’histoire du nucléaire Michaël Mangeon, Marcel Boiteux décrit sa vision du nucléaire en l’an 2000. Il assure que l’atome sera très développé aux côtés des hydrocarbures « qui auront encore une place notable », prédit-il.
Marcel Boiteux a 100 ans aujourd’hui.
Il fut directeur général (1967-1979) et président d’EDF (1979-1987) en plein cœur du développement du programme #nucléaire français.
Sur cette vidéo de 1968, il imagine le rôle que jouera le nucléaire en 2000. pic.twitter.com/5Bx36QoR2T
— Michaël Mangeon (@Mangeon4) May 9, 2022
La ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher salue le travail de l’ancien dirigeant qui a conduit à la décarbonation de l’économie française et a assuré une partie de la souveraineté du pays. « Nous fêtons aujourd’hui le centenaire de Marcel Boiteux, président de l’EDF de 1967 à 1987 et un des principaux artisans du parc électronucléaire français. C’est sur les fondations qu’il a construites que reposent notre décarbonation et notre indépendance énergétique », écrit-elle.
Nous fêtons aujourd’hui le centenaire de Marcel Boiteux, président de l’EdF de 1967 à 1987 et un des principaux artisans du parc électronucléaire français. C’est sur les fondations qu’il a construites que reposent notre décarbonation et notre indépendance énergétique. pic.twitter.com/UOtoSBDb4K
— Agnès Pannier-Runacher 🇫🇷🇪🇺 (@AgnesRunacher) May 9, 2022
Une vision pour l’énergie
Il est également président d’honneur de l’International Association for Energy Economics. À ce titre, le président Christophe Bonnery écrit sur Linkedin : « c’est l’ensemble de la communauté internationale des économistes qui vous est redevable pour les travaux de recherche en économie que vous avez conduits ». il ajoute : « Le long de votre riche carrière, vous avez écrit plus de 50 articles scientifiques et créé deux pièces maîtresses de l’économie moderne de l’énergie : la tarification marginale pour les pics ; la tarification de second rang pour les monopoles naturels ».
World famous energy economist Marcel Boiteux celebrates his 100th anniversary this 9 May
Happy Birthday Marcel!
Congratulations for your remarkable work & life! https://t.co/OZMGWicQka
— IAEE (@IA4EE) May 9, 2022
La Sfen a le plaisir de se joindre à cet hommage en citant cet article publié dans la revue générale nucléaire (RGN) de février-mars 1975, intitulé « L’enjeu du programme électronucléaire français ».
L’auteur donne des hypothèses de consommation d’énergie à l’horizon de l’année 1985 et 2000. Il y parle déjà du financement du programme, du coût du kWh, de la promotion des énergies renouvelables et de l’acceptation du public. En fin d’article, il évoque le débat sociétal sur les sujets de l’énergie. Il écrit : « l’idéal serait que ce débat — dont l’atome n’est finalement que le prétexte — engendre une société réellement ouverte aux problèmes écologiques, consciente de la vanité des consommations purement ostentatoires, et apte à maîtriser la croissance authentiquement consacrée à l’amélioration des conditions de vie dont l’énergie nucléaire nous offre le moyen ». ■