Lancement d’un dialogue citoyen autour de l’exploitation des réacteurs au-delà de 40 ans - Sfen

Lancement d’un dialogue citoyen autour de l’exploitation des réacteurs au-delà de 40 ans

Publié le 11 septembre 2018 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Avec le débat passé sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), celui à venir sur le Plan National de Gestion des Matières et des Déchets Radioactifs (PNGMDR) et la concertation qui démarre sur la prolongation d’exploitation des réacteurs de 900 MWe, l’agenda 2018 pour le dialogue citoyen autour de l’énergie nucléaire est chargé.

Une concertation citoyenne pour décider

Comme le préconise la loi, le 6 septembre une concertation publique a été lancée sur la prolongation d’exploitation des réacteurs de 900 MWe. Les citoyens sont ainsi invités à donner leur avis sur les dispositions proposées par EDF en réponse aux préconisations de l’Autorité de sûreté nucléaire concernant les mesures à prendre pour améliorer leur niveau de sûreté dans le cadre de leur 4e réexamen périodique. Cette note de réponse aux objectifs constitue le document officiel d’échange entre EDF et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Au total, 8 centrales (Blayais, Bugey, Chinon, Cruas-Meysse, Dampierre-en-Burly, Gravelines, Saint-Laurent-des-Eaux et Tricastin) sont concernées.

Cette concertation marque une première phase d’échange avec le public en amont des enquêtes publiques prévues réacteur par réacteur. Le public est invité à formuler ses observations dans le cadre de cette concertation en posant des questions, en publiant ses avis et points de vue sur l’objet de la participation, en réagissant aux échanges se déroulant sur la plateforme numérique dédiée (http://concertation.suretenucleaire.fr), en participant lors des différentes rencontres programmées dans le cadre de cette concertation ou en écrivant directement au secrétariat du Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire (HCTISN) jusqu’à la fin du mois de mars 2019.

Comme le précise le HCTISN, toutes les contributions, d’où qu’elles viennent, seront prises en compte. L’ASN, EDF et les autres parties intéressées feront un retour détaillé aux participants sur la manière dont ils auront pris en compte leurs remarques dans le bilan de la concertation.


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La phase générique du 4e réexamen périodique s’achèvera par un avis de l’ASN dont le projet fera lui-même l’objet d’une consultation publique. Le premier réacteur concerné est le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Tricastin dont le rapport de conclusion du réexamen sera remis en 2020.

Jusqu’à maintenant, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a fixé les enjeux de sûreté auxquels doit répondre la 4e visite décennale. EDF a préparé une « note de réponse aux objectifs » et une synthèse.

Un Grand carénage, des enjeux multiples

La prolongation de la durée d’exploitation des réacteurs nucléaire fait l’objet d’un programme industriel de grande envergure, le « Grand carénage ». 45 milliards d’euros sont investis dans ce programme pour prolonger l’exploitation au-delà de 40 ans de 56 réacteurs du parc, soit plus de 61 GW de puissance installée. Ces investissements permettront à la France de bénéficier dans la durée d’un coût cash de production nucléaire de 33 €/MWh et de maintenir le socle de production bas carbone de la France, indispensable pour respecter les engagements climatiques de la France et engager la décarbonation des transports et du chauffage via le vecteur électrique.


La France n’a pas à rougir du dispositif qu’elle a mis en place en matière de transparence.


C’est dans ce contexte qu’EDF, exploitant de l’ensemble des réacteurs électrogènes français met en œuvre son programme de Grand carénage, le premier programme de cette envergure, destiné à améliorer les performances de son parc et permettre leur exploitation dans la durée.

Dans la pratique, EDF modernisera l’installation pour l’approcher au plus près des standards de sûreté et de performance de l’EPR, référence mondiale sur ces critères.

Après l’analyse des rapports de l’exploitant concernant chaque réacteur, l’ASN formulera, réacteur par réacteur, ses conclusions.

Co-construire l’avenir énergétique du pays

Cette concertation citoyenne qui démarre le démontre à nouveau, la filière nucléaire est devenue à bien des égards un modèle en matière de transparence, et même à l’avant-garde sur beaucoup de sujets. Ainsi, onze débats publics ont été menés depuis le début des années 2000 sur ou autour de l’énergie nucléaire : Cigéo, EPR, EPR de Penly 3, transition énergétique, PPE, etc. Ces dialogues recouvrent parfois des sujets complexes. La question de la cuve de l’EPR et la décision de l’ASN afférente ont fait l’objet d’un processus de concertation en ligne, fait inédit sur un sujet aussi technique.

Par ailleurs, les institutions et les acteurs du nucléaire ont depuis plus de 40 ans mis en place des enceintes de dialogue permettant à la société civile de s’exprimer et de participer à la décision. Depuis 1981, la société civile est un acteur de la sûreté nucléaire au travers des commissions locales d’information (CLI) et de l’ANCCLI, la fédération qui les rassemble.

La participation directe du public au processus de décision s’est accrue avec une consultation formelle du public préalablement à certaines décisions de l’ASN ainsi que l’ouverture des « groupes permanents » à des personnes extérieures au secteur. La concertation sur les quatrièmes visites décennales constitue ainsi le dernier exemple en date de la volonté de promotion des connaissances sur l’énergie nucléaire de la filière.

Ainsi, pour Jean-Claude Delalonde, président de l’ANCCLI, « la France n’a pas à rougir du dispositif qu’elle a mis en place en matière de transparence. Nous pouvons même faire « Cocorico » ! ».

Pour participer à la concertation sur les quatrièmes visites décennales, rendez-vous sur le site www.concertation.suretenucleaire.fr/ du HCTISN.