Russie : 34 nouveaux réacteurs pour doubler sa capacité nucléaire d’ici 2042
Tous les pays intensifient leurs efforts pour décarboner leurs systèmes électriques et sécuriser leur approvisionnement en électricité, en s’appuyant notamment sur l’énergie nucléaire. La Russie ne fait pas exception. Le pays a publié un plan directeur de développement des installations électriques jusqu’en 2042. Celui-ci prévoit 34 nouveaux réacteurs, principalement sur des nouveaux sites.
L’agence gouvernementale russe « Opérateur du système énergétique unifié » ou « SO UES » a déposé, en septembre 2024, auprès du gouvernement russe, un plan très ambitieux de développement de nouvelles centrales nucléaires en Russie d’ici 2042. Ce nouveau programme prévoit l’installation de 34 nouveaux réacteurs et pourrait ainsi doubler la capacité nucléaire installée actuelle du pays, avec environ 23,7 GW supplémentaires.
La Russie souhaite accroître la part de nucléaire dans son mix énergétique en faisant passer la part d’électricité d’origine nucléaire à 23,5 %, contre environ 19% aujourd’hui. Le plan du système énergétique unifié de Russie comprend la prolongation de réacteurs existants, de nouveaux projets, ainsi que des réacteurs déjà en construction. Il est actuellement à l’étude auprès du gouvernement pour approbation.
Un panel varié de réacteurs
Parmi les projets déjà existants, quatre unités VVER-TOI (1200 MW l’unité) devraient être mises en service à la centrale nucléaire de Koursk 2 entre 2025 et 2034 (dont 2 sont en cours de construction), 3 unités VVER-S/600 (600 MW par unité) à la centrale nucléaire de Kola entre 2035 et 2040 et 2 unités VVER (1200 MW par unité) à la centrale nucléaire de Smolensk de 2033 à 2035.
Les régions retenues pour accueillir de nouveaux réacteurs sont : Reftinsk, dans le sud-ouest de la Russie ; Yuzhnouralsk dans l’oblast de Cheliabinsk ; Krasnoyarsk, la deuxième plus grande ville de Sibérie ; et Novocherkassk, dans le sud de l’oblast de Rostov-on-Don. Les réacteurs envisagés sont des BN-1200, des surgénérateurs à neutrons rapides refroidis au sodium. Dans les régions de Primorsky et Khabarovsk, il est aussi prévu d’installer deux paires de VVER-S/600 pour un total de 2 400 MW.
On retrouve aussi quelques projets de SMR (entre 10 et 100 MW l’unité) pour les régions reculées de Chukotka, Baïmak, Iakoutsk et Norilsk. Ces SMR ne seront cependant pas connectés au réseau national russe et leur déploiement dépendra d’un accord signé par les industriels locaux concernés.
Le plan intègre aussi un réacteur pilote de démonstration, le Brest-OD-300 (réacteur à neutron rapides refroidi au plomb), dans la région de Seversk. Sa mise en service devrait être effectuée d’ici 2028.
Tableau récapitulatif des 34 nouveaux réacteurs proposé dans le plan énergétique de Russie de septembre 2024
Il est aussi précisé dans le plan que, d’ici 2042, « il est prévu de déclasser, à l’expiration de leur durée de vie, des unités de production d’énergie nucléaire des séries RBMK-1000, VVER-440, VVER-1000, EGP-6, BN-600, pour un total de 10,3 GW ». ■