À la Hague, Orano pérennise le leadership français dans le cycle fermé
L’usine de la Hague est depuis plusieurs décennies au coeur de la stratégie française du cycle fermé. Pour rester à la pointe dans le retraitement des combustibles usés, Orano continue d’investir, permettant à la France de renforcer son leadership dans une technologie convoitée à l’international. Visite d’une installation unique.
Unique au monde
Située à la pointe de la péninsule du Cotentin, à équidistance entre Cherbourg et la centrale de Flamanville, « la Hague », comme l’appellent ses 5 000 salariés, est le premier employeur local, et une installation unique.
Démarrée en 1966 pour traiter les combustibles de la filière Uranium Naturel Graphite Gaz (UNGG), l’usine traduit la volonté de la France d’acquérir une indépendance énergétique en fournissant le plutonium nécessaire au démarrage d’une ambitieuse filière de réacteurs à neutrons rapides.
En valorisant jusqu’à 96 % des combustibles usés, la Hague est aujourd’hui unanimement reconnue comme la vitrine mondiale du traitement-recyclage et comme une source d’inspiration pour les pays ayant, comme la France, choisi le cycle fermé.
Chaque année, plusieurs délégations étrangères viennent découvrir ce savoir-faire à l’origine de l’usine japonaise de Rokkasho-Mura au Japon et qui pourrait bientôt s’exporter en Chine.
2015-2022 : un plan d’investissements majeur
Les activités de traitement-recyclage du site de la Hague répondent aux besoins d’exploitants du monde entier, qui viennent y faire traiter leur combustible. Le premier client reste toutefois EDF. En 2015, Orano et l’électricien se sont engagés jusqu’en 2040, donnant une visibilité et une charge inédites au site, avec une production annuelle de 1 100 tonnes jusqu’en 2022 et un montant d’investissements inégalé.
Il y a trois ans, à l’instar du programme de rénovation des centrales nucléaires (le « Grand carénage »), Orano a lui aussi engagé un grand plan d’investissement pour garantir la pérennité et la sûreté des installations de son site normand.
Entre 2015 et 2022, 1,6 milliard d’euros seront consacrés aux installations de recyclage, soit environ 200 millions d’investissement par an. Jusqu’en 2025, 100 millions d’euros seront aussi consacrés annuellement aux projets de reprise et de conditionnement des déchets anciens. Enfin, 140 millions d’euros d’activités seront générés chaque année dans les opérations de démantèlement dans les dix ans à venir.
Orano a également investi en vue de la modernisation de ses autres sites comme Malvési (80 millions d’euros), Comurhex II (1,2 milliard d’euros) ou George Besse II (1 milliard d’euros).
En parallèle de l’exploitation, les chantiers avancent
L’usine de la Hague continue de fonctionner et avance en parallèle sur ses chantiers de rénovations. Sur place, plusieurs projets témoignent de cette volonté de modernisation, à commencer par le chantier des nouvelles unités de concentration des produits de fission (projet NCPF). Le projet NCPF permettra le remplacement des évaporateurs existants par de nouveaux équipements sur deux ateliers d’extraction qui assurent la séparation de l’uranium, du plutonium et des produits de fission.
L’autre projet majeur concerne la réalisation de nouvelles extensions en vue d’augmenter les capacités d’entreposage de conteneurs de déchets vitrifiés (EEVLH2) et de déchets métalliques compactés (E-ECC).
Les investissements servent aussi à la poursuite de la construction d’aménagements de reprise des déchets anciens issus des activités de traitement de l’usine UP2-400, arrêtée en 2003 et actuellement en cours de démantèlement.
Enfin, un volet important des financements concerne la sûreté du site. Dans le cadre des évaluations complémentaires de sûreté post-Fukushima, Orano poursuit l’installation de postes de commandement destinés à gérer une situation d’urgence en totale autonomie pendant 48 heures. Plusieurs étapes importantes de ce projet, qui vise à organiser les moyens permettant de restaurer les fonctions fondamentales de sûreté en situation extrême, ont déjà été franchies.
Le nucléaire, un employeur de premier plan en Normandie
Ces investissements ont des effets notables pour le dynamisme local : en 2018, Orano recrute 600 personnes et 250 alternants dans le Cotentin. Pour accompagner ces nouveaux professionnels, le groupe investit notamment dans des outils de formation. Ces recrutements confirment le rôle central de la filière nucléaire dans la région. Au total, quelque 28 000 salariés du secteur y travaillent.
Au-delà des conséquences directes de son activité pour l’emploi, le groupe s’engage plus généralement pour le développement économique du département. Un plan de revitalisation actuellement en cours pour la Manche est doté d’un budget supérieur à 500 000 euros, injecté pour une durée de 3 ans dans l’économie locale pour soutenir la création d’emplois. Fin décembre 2017, 157 000 euros avaient déjà été engagés pour soutenir la création de 84 emplois.
Crédit photo : Orano / Éric Larrayadieu
Légende : Plongés dans des piscines d’entreposage sous 9 mètres d’eau, les combustibles usés baissent en température.