Gravelines : coup d’envoi du Grand Chantier EPR2 - Sfen

Gravelines : coup d’envoi du Grand Chantier EPR2

Le 18 juin 2025, le projet de construction des deux EPR2 sur le site de Gravelines est entré dans une phase structurante avec le lancement du dispositif « Grand Chantier ». Inspirée des retours d’expérience de Flamanville 3 et Penly, cette démarche vise à organiser en amont l’ensemble des conditions d’accueil et d’exécution du futur chantier : mobilités, hébergements, infrastructures, emploi, formation, services publics.

Le 18 juin 2025 à Dunkerque, l’État, EDF et les parties prenantes territoriales ont officiellement lancé la démarche dite du « Grand Chantier » pour préparer l’accueil de deux réacteurs EPR2 sur le site de la centrale nucléaire de Gravelines. Ce lancement marque une étape décisive dans la mise en œuvre du programme EPR2 et illustre une approche intégrée de l’aménagement du territoire au service de la relance nucléaire.

Le « Grand Chantier » : anticiper, structurer, accompagner

Inspirée des expériences de Flamanville et Penly, la démarche « Grand Chantier » vise à anticiper les effets territoriaux de ce projet industriel majeur, notamment en matière de logement, de mobilité, de formation, d’emploi, de services publics ou encore d’intégration des entreprises locales.

Le dispositif repose sur une gouvernance partagée, réunissant l’État (via la Délégation interministérielle au nouveau nucléaire), les collectivités, EDF, les acteurs économiques et les organismes de formation. Cette coordination est confiée à Michel Marbaix, nommé coordonnateur auprès du préfet de région. « Nous pourrons nous inspirer des travaux engagés il y a deux ans à Penly », a souligné Xavier Ursat, directeur d’EDF en charge des nouveaux projets, dans un post Linkedin, mettant en avant une capitalisation sur les retours d’expérience pour fluidifier les étapes de préparation et d’exécution.

Un levier de transformation pour le territoire

Le territoire dunkerquois, déjà très dynamique sur le plan industriel, bénéficie ici d’un projet stratégique de grande ampleur. Le chantier mobilisera plusieurs milliers de personnes et nécessitera des infrastructures spécifiques : hébergements, routes, transports collectifs, équipements publics, etc. Un important effort de planification des besoins en compétences est également engagé.

Le recours à l’emploi local et la valorisation des savoir-faire régionaux constituent des axes forts de la charte signée le 18 juin. Celle-ci prévoit également des financements croisés (publics, privés, et EDF), ciblant prioritairement les opérations ayant un impact direct sur la performance du chantier et générant un héritage structurant pour le territoire. « Réussir le chantier industriel EPR2 en anticipant ses besoins, et laisser au territoire un héritage structurant et équitable », résume le communiqué commun de l’État et d’EDF.

Une réponse aux enjeux énergétiques et industriels

Le choix de Gravelines s’inscrit dans une logique énergétique et industrielle claire. La présence du CNPE existant, la proximité des grands ports, des interconnexions électriques et le besoin en énergie pilotable décarbonée pour les projets industriels en cours (électrométallurgie, hydrogène, batteries) renforcent la pertinence du site.

« Le projet EPR2 contribuera à la stratégie de décarbonation industrielle du territoire, tout en relevant les défis climatiques et énergétiques de demain », rappelle EDF. En contribuant à la souveraineté énergétique, à la réindustrialisation, et à la formation d’une nouvelle génération de professionnels du nucléaire, le Grand Chantier de Gravelines dépasse le cadre d’un simple projet de construction. Il s’agit d’une opération d’aménagement stratégique nationale, à forte valeur ajoutée locale. ■

Par la Sfen

Image : Communauté urbaine de Dunkerque EDF