Le gendarme nucléaire américain se penche sur la prolongation à 80 ans de la centrale de Peach Bottom
L’autorité de sûreté américaine (NRC) commence à étudier les demandes des exploitants pour faire fonctionner jusqu’à 80 ans leurs réacteurs.
Outre-Atlantique, plus de quatre-vingts réacteurs ont été autorisés à fonctionner soixante ans, et 50 sont déjà exploités depuis plus de quarante ans. Or, selon les cas particuliers de chaque centrale, des opérateurs envisagent déjà l’exploitation de leurs réacteurs au-delà de soixante ans.
En juillet, l’opérateur américain Exelon avait ainsi fait la demande d’une deuxième prolongation de 20 ans de ses réacteurs 2 & 3 de la centrale de Peach Bottom (Pennsylvanie). Ces deux réacteurs à eau bouillante de 1 308 MW chacun ont déjà l’autorisation de fonctionner jusqu’à 60 ans, soit 2033 pour l’unité 2 et 2034 pour l’unité 3.
Cette demande fait suite à celle de Florida Power & Light pour ses réacteurs à eau pressurisée 3 et 4 de la centrale de Turkey Point. C’est donc la deuxième fois que la NRC se lance dans l’étude de la demande d’un exploitant américain de prolonger de vingt années supplémentaires le fonctionnement de ses réacteurs. L’autorité de sûreté rendra sa décision concernant Peach Bottom en mars 2020.
L’opérateur Exelon mise d’autant plus sur l’avenir des réacteurs de Peach Bottom qu’il a achevé en 2018 un investissement de 87 millions de dollars qui a permis de les moderniser et d’augmenter leur puissance individuelle de 200 MWe.
En France, un scénario d’exploitation jusqu’à 80 ans des réacteurs n’est pas à l’ordre du jour. Le Grand carénage doit déjà permettre de moderniser en profondeur les réacteurs existant pour leur permettre de répondre en toute sûreté à une prolongation de dix ans supplémentaires après quarante ans d’exploitation, puis de dix ans supplémentaires, selon les cas.