Faut-il construire de nouveaux EPR en France ?

Dans le cadre du débat public sur la Programmation annuelle de l’énergie (PPE), la SFEN a analysé dans une note « les coûts de production du nouveau nucléaire français ».
Cette note présente les différents paramètres permettant à la France de disposer de l’option nucléaire à l’horizon 2050. Elle permet également de mieux comprendre la composition du coût de production de l’EPR et les leviers d’actions permettant d’assurer sa compétitivité dans la durée.
Garantir l’option d’un socle nucléaire en 2050
Avec le Plan Climat annoncé en juin 2017, la France se fixe comme objectif la neutralité des émissions de gaz à effet de serre en 2050.
A cet horizon, la France est appelée à renouveler progressivement une partie de son parc nucléaire actuel par de nouveaux moyens de production. Si des progrès techniques et économiques sont attendus, d’importantes incertitudes subsistent concernant la faisabilité, la robustesse, le coût, ou encore les limites exactes d’un système reposant en très grandes quantités, voire exclusivement, sur des énergies renouvelables variables associées à du stockage, du biogaz, et/ou des énergies fossiles avec capture et séquestration de carbone.
Avec le Plan Climat annoncé en juin 2017, la France se fixe comme objectif la neutralité des émissions de gaz à effet de serre en 2050.
A cet horizon, la France est appelée à renouveler progressivement une partie de son parc nucléaire actuel par de nouveaux moyens de production. Si des progrès techniques et économiques sont attendus, d’importantes incertitudes subsistent concernant la faisabilité, la robustesse, le coût, ou encore les limites exactes d’un système reposant en très grandes quantités, voire exclusivement, sur des énergies renouvelables variables associées à du stockage, du biogaz, et/ou des énergies fossiles avec capture et séquestration de carbone.
Engager une réflexion sur un programme de diminution des coûts du nucléaire de troisième génération
Le coût du nucléaire de troisième génération repose sur deux facteurs : le coût d’investissement et le coût du financement. La SFEN estime que des gains importants sont possibles par rapport aux premiers chantiers : de l’ordre de 30 % sur le coût de construction, grâce à des effets de série et d’apprentissage, et jusqu’à 50 % sur les coûts financiers, notamment via la conception des contrats.
De nombreuses actions sont en cours pour exploiter au maximum ces gisements d’économie et permettre au nucléaire de troisième génération de figurer parmi les sources de production programmables les plus compétitives. En l’occurrence, se situer dans la fourchette basse des coûts des centrales à cycle combiné gaz avec un prix du carbone (de l’ordre de 20 à 30 euros/tonne de CO2).
L’Etat a un rôle à jouer
La SFEN propose que les pouvoirs publics engagent une réflexion sur le montage industriel et financier d’un programme de diminution des coûts du nucléaire de troisième génération. Un facteur clé consistera à optimiser la répartition des rôles entre les pouvoirs publics commanditaires et les acteurs industriels qui seraient chargés d’en exécuter la réalisation. Il revient à l’Etat, garant des intérêts stratégiques du pays, de préserver un socle d’approvisionnement électrique décarboné, flexible, compétitif et prévisible à l’horizon 2050.
Le calendrier
Cette réflexion doit être menée sans délai avant 2020 pour tenir l’objectif de mise en service d’une première paire de réacteurs à l’horizon 2030. Cette première paire s’inscrirait dans un programme industriel d’une série d’EPR, que le retour d’expérience conduit à dimensionner à trois paires de réacteurs à minima.
Les bénéfices attendus
Une telle approche programmatique donnerait à l’ensemble de la chaîne industrielle, des grands acteurs aux PME, la visibilité et le cadencement nécessaires pour investir dans les chaînes de fabrication et les compétences et pour bénéficier des effets de série dès les premières réalisations. Ce programme industriel permettra à la France de maintenir dans les meilleures conditions l’option nucléaire pour piloter la décarbonation de son économie et le renouvellement de son mix électrique à l’horizon 2050.
Les conséquences de l’inaction
Sans cela, la France perdra la maîtrise d’éléments stratégiques des réacteurs, dont l’approvisionnement à l’étranger (Chine ou Russie) représenterait un enjeu économique et géopolitique majeur et une perte, sans doute définitive, de souveraineté technologique et énergétique.