Les Etats-Unis investissent dans leur filière nucléaire

L’administration Obama – le Département américain de l’Energie (DOE) – apporte son soutien et des financements au développement de deux réacteurs. En construction depuis 2014 sur le site de la centrale de Vogtle (Géorgie), ces deux réacteurs AP1000 alimenteront 1,5 million de foyers en électricité et permettront d’éviter le rejet dans l’atmosphère de 10 millions de tonnes de CO2 chaque année. Cet engagement des autorités américaines confirme le rôle indispensable du nucléaire pour réduire l’empreinte carbone du pays.
Soutenir la R&D nucléaire
Depuis plusieurs années, le Département américain de l’Energie (DOE) apporte son soutien au développement du nucléaire outre-Atlantique. A cet égard, il mène de nombreux programmes de recherche. Il s’intéresse tout particulièrement aux technologies permettant d’améliorer le parc nucléaire en exploitation aux Etats-Unis et aux innovations dans le domaine des réacteurs à eau légère et des petits réacteurs modulaires (Small Modular Reactors – SMR).
Le DOE porte également une attention particulière aux options qui renforcent la durabilité du nucléaire (Advanced Reactor Technologies). Ces programmes de R&D transverses vont de la gestion du combustible usé au développement des « Accident-Tolerant Fuels » et jusqu’à la gestion durable du combustible.
30 milliards de dollars pour soutenir les innovations bas carbone
En dépit de la part importante du charbon et de l’essor du gaz de schiste dans le mix électrique, le nucléaire reste une énergie d’avenir retenue par le gouvernement pour réduire l’empreinte carbone des Etats-Unis. C’est ainsi que début 2014, Barack Obama, soutenu par le Congrès, a décidé d’allouer 6,5 milliards de dollars pour la construction de nouveaux réacteurs sur le territoire américain. Ce soutien financier s’inscrit dans un programme plus large – de 30 milliards de dollars – de financement de plus de 30 projets énergétiques durables (Loan Programs Office) de champs éoliens, panneaux solaires et stockage d’électricité.
« Comme nous nous dirigeons vers un avenir à faible émission carbone, les garanties de prêts du Département de l’Énergie vont jouer un rôle important dans l’élargissement du rôle du nucléaire en tant que ressource faisant partie de notre stratégie énergétique » a estimé Ernest Moniz, Secrétaire du DOE.
2 réacteurs en Géorgie
Fin juin, le DOE a annoncé qu’il apportait un nouveau soutien financier à la construction des deux réacteurs du projet de Vogtle (Géorgie), les premiers a être construits aux Etats-Unis depuis plus de 30 ans.
Ce prêt de 1,8 milliards de dollars aux opérateurs (Municipal Electric Authority de Georgie – MEAP) vient s’ajouter aux 6,5 milliards déjà alloués aux deux autres partenaires (Georgia Power Company – GPC), Oglethorpe Power Corporation – OPC). Pour le DOE, ce soutien financier répond à plusieurs objectifs : l’introduction de technologies modernes novatrices et la réduction des émissions des gaz à effet de serre dans le secteur de l’énergie. En effet, Westinghouse utilise des technologies de construction modulaires pour optimiser la durée du chantier en menant plusieurs opérations en même temps.
Ce chantier de deux AP1000 est déjà bien engagé. Vogtle 3 et 4 devraient être raccordés au réseau électrique entre 2019 et 2020. Ces réacteurs de 3ème génération vont compléter les deux autres réacteurs à eau pressurisée (1169 MWe chacun) en exploitation à Vogtle depuis la fin des années 1980.
Le soutien financier du DOE est un signal fort du retour du nucléaire aux Etats-Unis et en particulier de la montée en puissance de la technologie de Westinghouse.
Ces deux AP1000 complètent une première série de huit déjà en construction dans le monde, notamment en Chine (Sanmen et Haiyang) et aux Etats-Unis (VC Summer en Caroline du Sud).