L’EPR de Flamanville a sa cuve - Sfen

L’EPR de Flamanville a sa cuve

Publié le 5 février 2014 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Opération accomplie. La cuve devant équiper le réacteur EPR en cours de construction à Flamanville a été installée fin janvier dans son habitacle, le « puits de cuve », situé au centre du bâtiment réacteur. C’est sous le contrôle de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) que s’est déroulée, en trois jours, cette opération de manutention lourde qui est une étape essentielle dans la construction d’une tranche nucléaire. Les spécialistes de ces réalisations ont coutume de dire qu’il y a trois étapes emblématiques dans la construction d’un tel équipement : le coulage du « premier béton », au tout début du chantier, la divergence du réacteur, marquant la fin de la phase de construction et, entre ces deux événements, la mise en place de la cuve, composant primordial abritant le cœur du réacteur qui produit l’énergie.   

Un composant essentiel du circuit primaire

L’installation de la  cuve de Flamanville 3 a été d’autant plus marquante, sur un plan symbolique, que c’est la première opération de ce type à intervenir en France après une interruption de 18 ans, la dernière cuve mise en place ayant été celle de Civaux 2, en 1996. Les quelque 80 personnes ayant contribué aux différentes étapes de la manutention menée à Flamanville ont ainsi renoué avec un accomplissement industriel qui était devenu courant en France depuis les années soixante-dix, un regard vers le passé qui ajoutait à la dimension symbolique de l’opération.  D’un poids de 425 tonnes, la cuve de « FLA 3 » mesure plus de 10 mètres de hauteur et 7 mètres de diamètre.

Fournie par AREVA, elle a été forgée pour la plus grande partie au Japon et pour le reste dans les ateliers de la firme au Creusot. Par la suite, sa fabrication a été réalisée en totalité (assemblage, chaudronnerie, soudage, usinage) sur le site AREVA de Chalon/Saint-Marcel. Constituée d’un acier spécial très résistant, cette cuve devra assurer son service pendant 60 ans, la durée de vie annoncée des réacteurs de type EPR. Elle est le composant essentiel du circuit primaire, lequel assure la transmission vers les générateurs de vapeur (GV) de la chaleur dégagée par le cœur du réacteur. A la sortie des GV la vapeur sous pression – résultant de l’échauffement de l’eau du circuit secondaire – fera tourner le groupe turbo-alternateur produisant l’électricité.   

Un réacteur de nouvelle génération

Les autres grands composants de ce que l’on appelle la « chaudière nucléaire » seront  installés durant les prochains mois : il s’agit du pressuriseur et des quatre générateurs de vapeur, des « géants » de 25 mètres de hauteur et de 550 tonnes. Après le temps des montages viendra celui des essais et le dépôt du dossier de Demande de Mise En Service (DMES). La production des premiers kilowattheures est prévue pour 2016. Fonctionnant à sa pleine puissance de 1650 mégawatts électriques, l’EPR pourra alors alimenter en électricité une région d’un million et demi de personnes. Concernant cette date de 2016, il faut souligner que si la construction de l’EPR de Flamanville a pris du retard, c’est par rapport au calendrier théorique initialement annoncé – manifestement très resserré – et non pas par comparaison avec les délais de construction effectivement constatés pour les derniers modèles de réacteurs nucléaires réalisés en France.

Ces réacteurs de la filière des 1450 mégawatts affichent une durée moyenne de réalisation, pour les quatre premières tranches construites, de 10 ans et 3 mois. Si la date de 2016 est respectée, la construction de l’EPR, dont le chantier industriel a été lancé en décembre 2007, aura duré 9 ans. Une durée certes supérieure au planning mais qui n’a rien d’extravagant surtout si l’on mesure que l’EPR inaugure une nouvelle génération de réacteurs nucléaires sur le plan mondial (Génération 3) intégrant de très substantielles innovations du point de vue des architectures et des systèmes.  

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