Électricité mondiale : le nucléaire continue son développement
Au niveau mondial, le nucléaire continue de se développer. C’est ce que montrent les programmes de construction des réacteurs deux ans après l’accident de Fukushima. Certains avaient prédit que cet accident pourrait contrecarrer ou stopper la croissance du nucléaire dans le monde. Ce n’est pas le cas, même si l’on peut noter dans plusieurs pays un allongement des calendriers de mise en chantier des nouveaux réacteurs.
Début 2013 on compte 64 réacteurs en construction dans le monde et l’Agence Internationale de l’Energie prévoit que les capacités nucléaires augmenteront d’environ 50 % d’ici à 2035, s’établissant à 580 gigawatts électriques à cet horizon (contre 390 aujourd’hui).
La décision de l’Allemagne de « sortir du nucléaire » – peut-être imitée à plus long terme par la Belgique – reste relativement isolée. Et l’arrêt des centrales allemandes au début des années 2020 sera plus que compensé par la mise en service de nouveaux réacteurs nucléaires notamment en Chine, en Inde, en Russie, en Finlande, au Royaume Uni, au Brésil, en France… Notons également que plusieurs pays ont prévu d’engager en 2013 la construction de leur première centrale nucléaire ( Biélorussie, Emirats, Turquie, Vietnam…) et ces « nouveaux entrants » seront à relativement court terme suivis par d’autres.
Au début de l’année 2013, le nucléaire concourait pour environ 13% à la production mondiale d’électricité, avec 440 réacteurs répartis dans 30 pays. Il est la première source d’électricité en Europe (environ le tiers de la production). Sa part dans l’électricité mondiale est presque du même ordre que celle de l’hydraulique (16%) et du gaz (19%) ; elle est supérieure à celle du pétrole (7%) mais très inférieure à celle du charbon qui reste la plus importante source électrogène de la planète (près de 40%). Les énergies renouvelables (hors hydraulique) bouclent ce bilan avec une part qui demeure encore modeste (2,5%).
En raison de l’accident de Fukushima il est évident que le développement du nucléaire connaîtra, tout au moins pour un temps, un rythme inférieur à celui qui était antérieurement prévu. Mais les raisons qui militent pour un recours au nucléaire restent très fortes (sécurité d’approvisionnement, absence de rejets de CO2, compétitivité économique) et tout indique que cette énergie continuera d’être un élément important du mix électrique mondial– dans la perspective d’une production d’électricité qui devrait plus que doubler d’ici à 2050.